Vous le
savez certainement puisque l’information a été largement relayée : nous vivons à crédit depuis le 8 août. Nous, cette belle humanité, avons englouti
plus que ce que la planète est capable de régénérer en un an. Nous avons émis plus de déchets et de gaz à
effet de serre que ce que la terre est capable d'absorber. Nous puisons donc allégrement
dans des ressources qui s’amenuisent de plus en plus. Quelques alertes sur les
réseaux sociaux, un œil un peu humide sur le journal de 20 heures. Et hop nous
sommes repartis de plus belle. Après tout…
Et pourtant il y a eu un autre signal négatif : le climatologue Jean Jouzel a profité de l’été pour tirer la sonnette d’alarme « Pas besoin
de faire de catastrophisme : la situation est catastrophique…Pour espérer rester
en deçà de 2°C de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle, il
faudrait que le pic d'émissions de gaz à effet de serre survienne au plus tard
en 2020", souligne le climatologue. Nous n’avons que 3 ans devant nous. Sur la plage cela fait désordre mais allez, continuons de bronzer sous
ce soleil bientôt très, très chaud.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFEOdtECEWXtOeGC6r0xDerJg1sOaR0LixJrA3kdsekjX4Xkzey-S3Ux0o6qZh1UXIHdZ1I7hV2VYm4wWQzj6w-x0QdYmYIFE6xHbf2pRzFxXDV-L0EkK8DXOnvqd3byhzF36ngDAAlKJZ/s320/Feu2.jpg)
Placée dans un mortier, elle est propulsée
dans l’air grâce à de la poudre noire. Mélange de souffre (10 %), de charbon
(15 %) et de salpêtre (75 %), cette poudre permet la propulsion, la
couleur, le bruit, l’allumage de la bombe, la propagation et le retardement.
Elle permet aussi la combustion, ce qui fait souffrir l’environnement. Elle est
originaire de Chine.
En explosant, la
bombe libère des millions de particules de poussières très
fines et du gaz qui peuvent se rabattre sur les spectateurs en
raison du vent. Elles peuvent également se maintenir dans l’atmosphère quelques
jours puis se déposer dans l’environnement .
Ces particules
issues de l’explosion d’un feu d’artifice, seraient cinq fois plus polluantes que celles du smog.
Heureusement
tout n’est pas si sombre. Certains produits utilisés sont pour la
plupart biodégradables. Et puis
la récupération des déchets engendrés se met en place. Bouts de carton, d'aluminium, de
plastique, fils électrique... A Cannes par exemple des plongeurs bénévoles se
transforment en éboueurs d’un nouveau genre pour récupérer ces résidus dans
leur filet.
Faut-il donc
renoncer au plaisir d’un beau feu d’artifice ? La question est posée (même
si elle semble bien légère). Plus globalement quand allons-nous comprendre que
nous filons un mauvais coton ? Au moment de
la COP 21 la neurobiologiste Sylvie Granon livrait une analyse intéressante. La voici en partie:
« De quelle catégorie relève la protection
de l’environnement ? Force est de constater qu’elle n'est pas perçue comme un
besoin vital. Et pour cause : les effets de la dégradation environnementale
semblent, en général – même s’il y a des exceptions notables -, très éloignés
dans le temps ou dans l'espace, en tous cas trop lointains pour être vus comme
une menace directe. Cela tient au fait qu’en termes de survie à court terme, la
préservation de l’intégrité physique de l’individu passe avant l'orientation de
ses ressources (mentales, d'action, ou financières) vers la sécurité
environnementale.
Les attentats et la crainte qu’ils génèrent
fournissent une illustration malheureusement tragique de ce phénomène. Ce qui,
bien entendu, est normal : il ne servirait à rien d'avoir une qualité de l'air
optimale si nous sommes tombés sous les bombes. Ceci explique également que
pour que les nations et les individus prennent en compte la sécurité
environnementale, il faut d'abord que leurs besoins matériels vitaux immédiats
soient satisfaits. Ainsi, la lutte contre le chômage - qui affecte le bien-être
actuel de la population - passe avant la prévention des dégâts environnementaux
qui affecteront principalement les générations futures.
Il
est également important que l’école transmette aux enfants les bonnes pratiques
qui permettront de rendre routiniers les comportements bénéfiques à
l’environnement. Ce qui, par ricochet, permettra à ces comportements de se diffuser
dans la sphère familiale puis dans la société. Cette approche a déjà fait ses
preuves pour les économies d'eau ou le recyclage des emballages, désormais
adoptés par la majorité des enfants et des familles. Enfin, pour
« déconstruire » rapidement des comportements automatisés délétères, la
"punition" semble la plus efficace. La priorité sera ici de les
réprimer par des interdictions et des contraintes couplées, par exemple, à des
amendes financières
Toutefois
si l'on souhaite infléchir durablement le comportement des individus, il est
nécessaire de les impliquer dans l’élaboration des contraintes. Et,
parallèlement aux punitions sanctionnant les mauvais comportements, il faut
renforcer les « bons choix » pour que les émotions qui en découlent
soient immédiates et positives. » Vous savez ce qui vous reste à faire en
3 ans…