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Mea culpa les ami-e-s ! Un grand mea culpa ! J’aime ce blog et je vous aime mais j’ai de plus en plus rarement le temps d’y revenir. Les colloques et les débats se multiplient sur les sujets de la transition écologique. C’est un signe. De fin du monde, diront certains. D’une prise de conscience, c’est un fait.
J’ai eu envie de revenir à mon blog à la suite d’une
belle rencontre. C’est bien là l’essentiel. Et parce qu’en ce moment le sujet
de la mode responsable ne cesse de monter. J'ai eu le plaisir d'animer un débat sur le sujet la semaine dernière au salon TRAFFIC. Les grands noms sont persuadés que
chacun d’entre nous va commencer à se pencher sérieusement sur la question.
H&M va d’ailleurs bientôt faire apparaître sur les vêtements une étiquette
qui permettra en un seul clic d’en savoir plus sur le fournisseur et l’usine de
fabrication. Ne riez pas sous cape, tout le monde doit avoir sa chance de
changer le monde. Cela ne vous rendra peut-être pas plus vertueux mais au moins
vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. Camille et Laure (ma belle
rencontre) l’ont très bien compris.
Camille Le Gal et Laure Bestch (pour être
précise) ont fondé il y a quelques mois Fairly Made® . Une entreprise de
sourcing et confection éco-responsables. Leur valeur ajoutée : mettre au
point une « bibliothèque matières »
contenant des tissus du monde entier répertoriés durant leurs voyages et
surtout valoriser une connaissance terrain du savoir-faire social et éthique. Leurs
bureaux sont tout proches de la Manufacture des Gobelins. Nous avons d’ailleurs
déjeuné ensemble à la Manufacture (je vous dis tout). Bref, les fameux signes…
toujours les signes. C’est aussi une
histoire d’amitié, au lycée Fénélon. Pour l’anecdote, un fil de nylon les a
reliées lors d’un TP en seconde (je résume l’anecdote mais elle est encore symbolique).
Laure et Camille ont ensuite fait leurs gammes dans la mode, l’une
chez &Other Stories, marque du groupe H&M et l’autre chez les Gens
Asia. Ces expériences leur ont donné l’envie de bousculer les règles de cette industrie. Le Diable s’habille en
Prada mais on peut trouver aussi des perles dans cet univers. Elles ont pu
constater au fil de leur jeune carrière une envie de produire différemment. Il
n’a donc pas fallu longtemps pour qu’elles se lancent dans le grand bain.
C’est ainsi qu’est né en
juin 2018 Fairly Made avec l’envie de faciliter le travail des marques qui
souhaitent devenir plus responsables.
Et un objectif à atteindre
un jour : que tout dans la mode soit recyclable et traçable. Beau défi! Elles partent
de loin parce que le secteur n’a pas toujours fait preuve de la plus grande
transparence. Même si les choses bougent, il y a encore fort à faire. Qu’à cela
ne tienne, elles prennent régulièrement leurs bâtons de pèlerin pour sillonner
le monde. Ces 2 jeunes femmes de 27 ans sont charmantes de prime abord mais
elles ont un œil de lynx.
Un quart du temps, elles réalisent
des audits dans des usines en Asie. En Inde, pour le coton bio, recyclé et
l’éco-viscose. En Chine, pour le cachemire recyclé, la laine recyclée et le
bambou. Les critères de leur cahier des charges sont sans appel : sociaux,
environnementaux mais aussi éthiques. Elles s’appuient pour cela sur les
certifications mais pas seulement. Elles veulent voir au plus près le travail
en usine souvent décrié. Personne ne passe entre les mailles du filet :
acteurs de la filature, tisseurs, unités de teinture ou encore professionnels
de la confection. Les usines françaises n’y coupent pas. Prochaine étape :
Lille.
Elles reviennent ainsi avec
un trésor, une bibliothèque matières à présenter aux acheteurs. Parmi leurs
clients actuels, Camaieu qui se positionne sur le recyclage et cherche donc les
matières adaptées à sa demande.
Camille et Laure ne manquent pas d’énergie car elles
s’investissent aussi dans la recherche. C’est ainsi qu’elles ont décidé
d’accompagner la R&D sur le recyclage hydrothermique qui révolutionne le
monde du textile. Depuis des années, le polyester prend une place grandissante
dans l’habillement et souvent dans des mélanges. Mais pour recycler, il faut retrouver
la fibre d’origine.
L’Institut
de Recherche sur les Textiles et les Vêtements de Hong Kong HKRITA a
trouvé une solution pour dissocier le polyester des autres fibres. Il cherche
actuellement un partenaire industriel. Fairly Made n'est pas très loin.
Leur ambition est de devenir une référence européenne dans le secteur du sourcing responsable. Elles aident ainsi les marques à changer. Fairly Made n’est pas un certificateur, il intervient parfois en marque blanche. Certaines comme Des Petits Hauts ont décidé de mentionner ce travail collaboratif sur leurs étiquettes.
Leur ambition est de devenir une référence européenne dans le secteur du sourcing responsable. Elles aident ainsi les marques à changer. Fairly Made n’est pas un certificateur, il intervient parfois en marque blanche. Certaines comme Des Petits Hauts ont décidé de mentionner ce travail collaboratif sur leurs étiquettes.
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Laure clôt notre entretien rapidement car elle file
chez Asphalte une chemise sous le bras. La marque est
partie d’une idée simple : répondre à la demande des clients. Elle
fonctionne donc par système de pré-commande sur base d’un questionnaire direct au
client. Elle peut proposer ainsi de
bons basiques de qualité à un tarif plus que correct. Donc rien de
mieux que d’afficher la couleur sur son étiquette. Avec des produits désirables
qui sont la clé de la réussite. « Nous voulons une mode 100% belle »,
revendiquent les 2 jeunes femmes. L’éthique rend beau. Je parie que Laure et
Camille iront loin…
Crédits photo: https://www.instagram.com/fairly_made/