Il y a des journées qui sont de belles journées. Et je
ne dis pas cela car le soleil nous a donné rendez-vous en ce premier jour de l’été.
C’était aussi tout le concept de The Good Day d’Engie.
Un moment inspirant ce jeudi 20 juin en plein coeur du
domaine de St Cloud. Qui n’est pas pour autant devenu un temple à la gloire de l’énergéticien.
Pas question de présenter seulement les innovations d’Engie et de vanter ses
mérites.
Comme l’a dit Isabelle Kocher directrice générale en introduction de l’événement : " Il y aussi des entreprises qui sont partenaires d’Engie ou pas. Des ONG avec lesquelles nous travaillons ou pas encore. Des scientifiques. Des représentants des jeunes générations, vous les verrez, ils sont assez vocaux. Des start-ups. Bref, énormément d’acteurs. Avec une grande diversité de nationalités, une grande diversité de backgrounds, une grande diversité d’âge."
Un espace entier Good Galaxy était donc dédié
à des modèles inspirants comme la Fresque du Climat inventée par Cédric Ringenbach,
atelier ludique, participatif et créatif sur le changement climatique. Vous
pouvez bénéficier d’une initiation en 3 heures au fonctionnement du climat et aux
conséquences de son dérèglement. Vive l’intelligence collective !
Vous pouviez dans le même temps « Meet my Mama » qui redonne le pouvoir aux femmes . Ce service traiteur né il y a deux ans valorise le talent des femmes
réfugiées et issues de l’immigration. Vous pouviez aussi vous faire faire un petit
bouquet à mettre à la boutonnière avec les Fleurs d’Ici. Ce site offre la possibilité, par abonnement, de recevoir
chez soi des fleurs de jardin. On n'y trouve que des fleurs de saison,
provenant de producteurs locaux. Ils sont une quinzaine à participer à
l’aventure. Leur seul point commun : « tous ces acteurs sont
des pionniers de la transition zéro-carbone. Tous sont en train de la faire »
pour reprendre là encore les mots d’Isabelle Kocher. De quoi oublier nos fâcheuses tendances à la collapsologie.
Il y avait donc beaucoup à voir et à entendre dans ce foisonnement. J'ai décidé de zoomer sur une initiation développée au sein d'Engie (eh oui).
D'abord parce qu’elle est emblématique d’une volonté
forte du groupe de valoriser l’intrapreunariat . Marianne
Gallardo, project leader chez Engie
biotechnologie and Green Chemistry en est un bon exemple. Elle collabore depuis
11 ans avec Engie et depuis quelques années œuvre au développement de BIOScyance.
Son équipe et elle valorisent les biomolécules marines. Des biopolymères autrement
dit des chaînes de sucres naturellement produits par des bactéries marines sont
d’une efficacité redoutable pour traiter les eaux industrielles et urbaines. Là
où elles passent, rien ne repousse. Enfin presque mais j’ai accentué le trait
volontairement. Avec elles, finis l’eau de javel et autres produits chimiques. Ces biomolécules ne nous sont pas inconnues,
nous connaissions même leurs vertus depuis longtemps mais personne n’avait
trouvé comment développer le processus de façon industrielle. C’est chose faite.
2 brevets ont été déposés. Des tests ont été réalisés sur des sites pilotes.
BIOScyance est désormais entré en couveuse pour être développé et proposé aux
industriels. Les biopolymères sont produits naturellement par des bactéries
marines. En prime Engie travaille avec une PME…bretonne (mon côté chauvin
ressort) Polymaris Biotechnologie, expert
en sélection et production industrielle de ces molécules..
Ce sera
la première offre réellement « bio » sur le marché du traitement des
eaux industrielles et urbaines. Engie garantit une performance et même un prix
identique à ce que l’on connait actuellement sur le marché.
De quoi rêver à un autre monde.
Comme le dit Isabelle Kocher, « Il faut
changer de jeu ! C’est vrai pour les entreprises aussi et tout
particulièrement pour les entreprises de l’énergie. Engie, en tant qu’un des
plus grands acteurs de l’énergie du monde, était aussi par construction un des
plus gros émetteurs de CO2 du monde. Nous avions construit des centrales de
production d’électricité dans 70 pays. Nous avons compris il y a quelques
années que ce n’était pas le modèle d’avenir et d’ailleurs nos étions en
décroissance.
Je m’en souviendrai toute ma vie, c’était au moment où je m’apprêtais à devenir directrice générale de ce groupe : - 14% de de croissance pour le groupe en 2015.
Même quand vous êtes un grand groupe international : comment se projeter quand vous êtes en décroissance ? Nous avons alors décidé d’inverser le modèle. Notre premier métier, c’était de produire de l’énergie et d’être rémunéré pour ça. Nous sommes passés à un système où nous aidons les clients à consommer moins et nous sommes rémunérés pour ça.
Nous avons réaligné l’intérêt de l’entreprise
avec l’intérêt général. »
Et c’est bien là tout l’enjeu de nos
entreprises et de nous citoyens. Avoir une raison d’être.
Il suffit, pourrais-je dire, de savoir
répondre à 3 questions :
-Pourquoi travaille-t-on ?
-Comment le fait-on ?
-Que faisons-nous ?
Pas toujours si simple quand cela n’a pas
toujours été dans l’ADN d’une entreprise. En même temps nous avons besoin de
personnes engagées pour changer le monde. Et le chemin semble encore long à parcourir. Faut-il poursuivre sur la même voie ou tout casser? Il y a des jours où je ne sais plus. Ce Good Day me rendrait
presque philosophe.
Avec l’envie de citer Etty
Hillesum, grande figure de la spiritualité contemporaine, morte à Auschwitz en
1943. Elle écrivait : « Je ne crois pas que nous puissions corriger
quoi que ce soit dans le monde extérieur que nous n’ayons d’abord corrigé en
nous. » Méditons, mes chers amis…