J’avoue ne pas avoir toujours des idées très
arrêtées. En tous cas je n’en ai pas le désir. Rester souple face à la réalité.
Mais j’ai une conviction : nous ferons bouger les lignes sur la réduction
de notre impact environnemental par nos choix d’investissement. Tout est une
question d’argent dans ce bas monde. Alors disons- le franchement: quand les
énergies fossiles ne seront plus financées, cela changera la donne. Au moins
c’est clair.
Mirova, société de gestion dédiée à l’investissement responsable se pose clairement la question de savoir comment connecter
le sujet du climat à celui de l’investissement. Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, explique :
"La transition énergétique ne pourra aboutir que si nous parvenons à mobiliser
l’épargne des investisseurs privés". Mirova a donc une approche très structurée. "C’est
dans notre ADN d’essayer de faire bouger les lignes "explique Anne-Laurence
Roucher, sa directrice générale déléguée. Cela commence évidemment par les investissements purs et simples à travers le choix de
financer les énergies renouvelables. Mirova propose donc d’investir dans des
fonds dédiés en Europe sur des nouveaux parcs. Etre acteur directement de cette
transition.
Autre
levier, les obligations vertes ou autrement dit green bonds qui permettent de
diversifier les risques émetteurs. Le Fonds Mirova Green Bond global pèse 70
millions d’euros.
Enfin
principal levier, les actions où l’impact peut être maximum. Dans ce domaine, la
stratégie de Mirova est tournée vers les énergies renouvelables mais aussi l’efficacité énergétique. A
titre d’exemple, ses choix peuvent concerner les transports et des systèmes stop and
start, les led, des panneaux solaires innovants. .. Dans son portefeuille
BMW, Valeo ou encore St Gobain . Et pas question de faire des erreurs
d’aiguillage. Mirova travaille avec des agences de recherche ESG, autrement dire qui passent au crible les piliers de l'investissement socialement responsable: environnement, social et gouvernance. Les entreprises sont listées par
secteur d’activité. « Typiquement Volkswagen n’était pas une valeur que
nous détenions dans nos fonds : nous connaissions leurs problèmes de
gouvernance et par ailleurs le groupe ne démontrait pas une conviction forte
sur les enjeux de la transition énergétique. " Au-delà de cela, comme le dit Anne-Laurence Roucher « en tant que société de
gestion préconisant des solutions d’investissement responsables nous devons
rendre compte auprès de la société civile de ce que l’on fait. C’est ainsi que sur
quelques sujets clés liés notamment à la transition énergétique et aux risques
de pollution nous avons par exemple des discussions avancées avec les acteurs
liés aux énergies fossiles ».Pour aller plus loin, Mirova a décidé d’innover avec Carbone 4, premier cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie carbone, en mettant en place une méthodologie novatrice pour mesurer l’impact carbone des portefeuilles d’investissement . Quand on y regarde de près, l’essentiel des analyses est souvent faite sur les émissions directes pour fabriquer un produit…Par exemple est mesurée l’énergie pour fabriquer la voiture mais pas l’énergie pour utiliser ce véhicule. Au final jusqu’à 80% des émissions de GES peuvent ne pas être pris en compte. Ces approches "ne retiennent pas une vision "cycle de vie" précise Carbone 4. Difficile pourtant de mettre sur le même plan un fabricant d’éoliennes et un constructeur automobile. Cette méthodologie va permettre d’élaborer un portefeuille qui a du sens.
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