En période de grève, c’est là que l’on se rend
compte que les transports nous sont bien utiles. Je sais, c’est facile à dire
mais ça fait du bien quand on le formule…. Nous avons indéniablement gagné du temps
en quelques années. Des distances réduites en termes de temps surtout grâce aux trains mais en parallèle des prix des logements intra-muros qui flambent, au final les habitants
deviennent de plus en plus nombreux à la périphérie des villes. Il leur faut
bien se déplacer. Et la voiture reste prioritaire. Comment passer d’un
transport à un autre ? Voire envisager du co-voiturage en ville ?
C’est l’une des problématiques mises en avant la semaine dernière lors de la
journée « #Hackons les Bouchons » à Issy-les- Moulineaux dans le
cadre de Futur en Seine. La fameuse intermodalité qui a été monopolisée pendant
un temps par l’univers des transports publics comme l'a dit avec humour Jean
Coldefy, responsable adjoint du service mobilité urbaine de la ville de Lyon. Il
s’agit plus que jamais de créer des liens entre les transports publics, la
voiture, le vélo voire nos pieds.
53% des
déplacements en voiture se font sur 3 kilomètres. Pour reprendre
les explications de Jean Coldefy, la question est quasiment réglée à l'intérieur des villes. Il y a de moins en moins
d’espace pour les voitures. Les modes de déplacements propres ont pris le pas.
Mais attention les constructeurs n’ont pas dit leur dernier mot. Jean Coldefy
est persuadé que les hybrides plus économiques vont remporter dans les années à
venir un franc succès. Il va falloir vite réagir. Les applications se
multiplient donc pour faciliter la vie des usagers. C’est Optimod'Lyon un GPS
multimodal. Avec deux grandes premières: une à l'échelle mondiale avec le navigateur sur téléphone mobile et l'autre à l'échelle européenne avec la prévision de trafic à une heure en contexte urbain. L'Europe d'ailleurs parlons-en car les initiatives fourmillent . Eurisy qui est
une association européenne réunissant des agences spatiales accompagne aussi
plus près du sol les autorités publiques. Ainsi Laure Lepastier project
administrator d’Eurisy a donné quelques exemples.
A Prague
,les bus et les trams sont gérés par plusieurs opérateurs. Il faut donc
orchestrer l’ensemble. Madrid guide ses habitants vers différents choix de
bus. Vienne qui souhaite optimiser le trafic et promouvoir les réseaux urbains
a décidé de mettre en place des capteurs GPS sur les taxis. La ville de Brême
promeut en particulier le vélo. Bref l’Europe est très connectée. La France n’est
pas en reste. Yann
Hervouet PDG d’Instant System, expert indépendant de la mobilité intermodale était
là pour en témoigner. Il applique le principe du GPS automobile aux différents
moyens de transport et a donc mis au point une application qui intègre les
avances (on y croit) et les retards pour trouver le système le plus performant.
Sa principale mission : favoriser le co-voiturage très complémentaire des
transports en commun dans le dernier kilomètre. Il cite ainsi un exemple :
l’agglomération de Bordeaux. De Mérignac à Pessac, il faut environ 1h20 en
transports. Pourquoi certains étudiants ou salariés partant de Mérignac ne
prendraient-ils pas une voiture jusqu’à Talence pour finir en transports en commun ?
De quoi gagner du temps et créer du lien.
Là où le
bât blesse en termes de co-voiturage c’est – on y revient- la place de la
voiture dans la ville. Pourquoi ne pas envisager de créer des voies réservées ?
Les usagers y seraient très favorables selon Jean Coldefy. Mais là encore
contraindre ou culpabiliser ne sert à rien. Par ailleurs il ne faut se faire
aucune illusion sur les bonnes intentions de nos concitoyens. Cristina Pronello
professeur à l’université de Turin qui a mené une étude Opti Cities sur
plusieurs applis le souligne avec humour : « l’environnement c'est
magnifique sur le papier et quand on en parle au dîner mais peu de gens décident de s'engager vraiment . » Finalement
ce sont ceux qui estiment que la technologie peut simplifier leur vie qui
seront les meilleurs porte-paroles. Mais là encore il va falloir changer les
habitudes et les modèles. La ville de demain se construit avant tout pas à
pas...
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