J'aime bien sortir à priori de mes sentiers battus.
Cette semaine, j'étais invitée à un déjeuner- conférence de presse (idée
très astucieuse pour les journalistes toujours pressés) autour de la question
des Français et du téléphone portable. Plus précisément de leur attachement à cet
objet. Ce prolongement de nous que l'on bichonne.
Et finalement vous allez voir que l'on revient toujours aux sujets qui me
tiennent à cœur.
Comme quoi, je le répète, l'environnement devrait être le curseur de tous
nos choix politiques et économiques. Je ne vous dis pas comme je souffre avec cette campagne.
Bref revenons à nos moutons et à nos smartphones.
Une étude OpinionWay commandée par Volpy éditeur d’une application de rachat de mobiles révèle à quel point le téléphone portable s’est
installé dans nos comportements quotidiens mais ne stimule pas vraiment notre conscience environnementale.
Elle a été menée auprès de 1000 personnes en mars dernier.
D'abord disons- le, 92 % des français possèdent au moins un mobile. Le
sujet est démocratique.
Les Français affirment passer 1h08 en moyenne par jour sur son portable. C'est une
auto-évaluation. Je ris doucement sous cape (pour ma part j’explose le quota).
72% estiment d’ailleurs ne pas y passer trop de temps et pourtant ils ne
sont que 29% à éteindre ce précieux objet dans un dîner en tête à tête (oh les
goujats) et 24% en famille (peut-être pour couper court à toute discussion
politique). Cela va même plus loin puisqu’un quart des Français ne l’éteint
jamais surtout les femmes et les personnes issues des classes populaires (n’y
voyez aucun rapport).
Ils sont tout de même 62% à regarder leur portable devant la télé. Je fais
donc bien d’opter pour le web dans mon métier de journaliste…
Le sociologue Francis Jauréguiberry a une explication très simple au
phénomène.
Il se refuse à parler d’addiction. Un mot trop fort selon lui car l’addiction
est liée à une souffrance.
Cet appareil est en fait emblématique de notre besoin de relations
affectives.
Nous meublons désormais nos temps morts dans les trajets et ,disons-le
parfois au travail. Derrière l’appareil « il y a cet espoir diffus de la
bonne nouvelle qui rendra notre vie plus dense. » Et d’ajouter quitte
à en secouer certains « Pendant des siècles le religieux donnait du sens.
Désormais il n’y a pas de discours central, on doit se débrouiller seul. Ici et
maintenant ,il faut vivre les meilleures expériences possibles et donc il ne
faut pas se déconnecter. »
Éclairé par ce discours, on comprend mieux pourquoi 28% des Français
affirment « faire attention à leur portable comme à la prunelle de leurs
yeux ». Frédéric Micheau directeur des études d’OpinionWay insiste sur les
termes employés à dessein.
Ils sont 63 % à dire ne pas apporter de soin particulier. Bande de faux
culs 😊
Signe des temps, le portable a remplacé dans l’ordre le réveil-matin,
l’appareil photo et la montre.
Comme les Français ne sont pas à une contradiction près, ils sont presque 65% à juger que
la vie du portable est trop courte et ils sont pourtant 7 sur 10 à vouloir en
changer à cause d’un dysfonctionnement . Les Français abandonnent en
moyenne l’usage de leur mobile au bout de 21 mois.
Pire encore, ils sont 48% à garder l’ancien appareil dans leur tiroir.
Seuls 14% les ont apportés à un point de collecte pour les faire recycler.
Là encore on cultive le paradoxe.
Car 67% des Français reconnaissent que le portable est « polluant ».
76% estiment qu’il faut dépenser beaucoup trop de ressources naturelles.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 22 millions de téléphone sont vendus
chaque année en France, 17 millions dorment dans des tiroirs alors qu’il a
fallu 70 kilos de matières premières pour fabriquer chacun d’entre eux.
Il va falloir encore être très pédagogue
Francis Jauréguiberry admet que le sujet est tout récent pour les
consommateurs et qu’il ne l’a pas encore suffisamment intégré.
Face à ce constat, Marc Simeoni, CEO de Volpy n’a pas sa langue dans sa poche.
Pour lui « il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au royaume du
smartphone.
Il est bel et bien l’objet emblématique de la société de consommation.
Je pense que c est l’écosystème qui engendre ce phénomène dans une course permanente
à la croissance »
Marc Simeoni dresse un état des lieux sans détour mais a tout de même
décidé de s’adresser aux consommateurs pour faire bouger les lignes.
Volpy éditeur d’une application de rachat de mobiles propose donc de faire un
état des lieux de votre portable.
Par le biais de son application, vous pouvez réaliser 16 tests techniques.
Une cotation sur mesure est réalisée et un prix de rachat proposé.
Un coursier vient chez vous rapidement prendre le portable, vérifier que
tout est conforme à l’étude et aux déclarations que vous avez faites sur l’état
de l’appareil et vous êtes payé rapidement.
En quelques mois, 50 000 personnes ont déjà téléchargé cette application.
Il faut bien admettre que les acteurs ne manquent pas sur ce marché du
recyclage.
Là où Volpy fait la différence c’est en proposant directement une analyse
de votre appareil. Il les revend ensuite en gros à des industriels. Et sachez
que vos données privées sont préservées à l'occasion de cette opération.
Cet éditeur va plus loin dans sa démarche environnementale.
Il a choisi d’avoir à ses côtés Pur Projet de Tristan Lecomte (que je
suis depuis quelques années). Pour rappel, les 3 missions de Pur Projet: régénérer
les écosystèmes, accompagner les communautés locales et engager des
entreprises qui dépendent de cet écosystème afin de transformer
l'économie.
Volpy s’engage à verser 1 ou 2 euros (si l’appareil coûte plus ou moins de
150 euros) à 4 programmes de reforestation et agroforesterie.
Le consommateur est impliqué: c'est lui qui choisit le projet et il peut
même suivre l'avancée de l'aventure.
Evidemment on ne peut que saluer le geste mais vous avez bien compris qu’il
y a encore du chemin à parcourir.
Une récente étude américaine menée par la Harvard Business School et les
universités de Columbia et du Michigan indique que lorsqu’un nouveau mobile est
lancé sur le marché, le soin qu’on porte à son ancien mobile diminue. Alors
toujours plus ou toujours mieux ?