Il y en a aussi pour les convaincus de la transition écologique. Je vous
donnerai 4 exemples. La bouillie bordelaise dans un premier temps. S’il n’y
avait pas eu de maraudeurs, nous n’en serions pas arrivés là.
Pour les décourager, les vignerons avaient pris l’habitude de répandre sur
les feuilles des pieds de vigne les plus exposés un mélange de sulfate de cuivre
et d’eau additionné de chaux qui rendait les grappes difficiles à consommer.
Ils se sont ainsi aperçus que les ceps se montraient ainsi plus résistants.
Il a fallu que Pierre Marie Alexis Millardet mette son grain de sel. Ce
botaniste découvre le principe et en fait un fongicide.
Autre exemple , la fission nucléaire. Les écolos convaincus vont avoir le
poil hérissé mais figurez-vous que là encore c’est une histoire de hasard.
Malheureux, diront certains.
En Allemagne, Otto Hahn et Fritz Strassmann s’amusent en 1938 à bombarder
l’uranium de neutrons. A chacun son activité. Mais le résultat n est pas
cohérent: des atomes de baryum apparaissent au cours de l’expérience. Il faut se
rendre à l’évidence : l’atome peut se couper en 2. Ce qui ouvre le champ
de l’énergie atomique
La mobilité a aussi sa sérendipité avec la découverte de l’omnibus.
En 1826 à Nantes, Stanislas Baudry construit une minoterie à vapeur mais il
y a un petit souci : trop de vapeurs s’échappent inutilement. Il décide d’utiliser cette eau chaude pour créer des bains douches( De nos jours on chaufferait la piscine avec le data center voisin).
Mais personne ne vient, Stanislas Baudry se dit que le bâtiment est certainement trop excentré.
Il décide donc de mettre en place une navette avec une voiture à cheval depuis Nantes. Résultat : les voitures sont pleines mais pas les bains douches. Les gens de la région veulent avant tout pouvoir se déplacer.
Baudry ferme ses bains et sa minoterie et crée le premier réseau d'’omnibus de Nantes.
Ainsi Georges de Mestral faisait dans les années 40 des promenades dans les
Alpes avec son chien.
Des petites boules très agrippantes se collaient sur le poil de l'animal,il
s’agissait des fleurs de gratteron. Au microscope, il voit que les éléments sont
munis de petits crochets.
Il se fixe un objectif : faire adhérer 2 surfaces qui portaient des
dispositifs d'accrochage compatibles. Il lui faudra tout de même 10 ans pour y
parvenir.
Avec l’aide d'un fabricant de textile de Lyon il met au point un procédé
qui révolutionne le secteur : il met en contact 2 pièces de nylon traitées
différemment, l’une à l infrarouge pour obtenir des crochets et l’autre plus
douce et veloutée pour avoir des boucles.
Il appela son invention Velcro pour velours et crochets. Le brevet a été
déposé en 1952.
Point commun de toutes ces histoires : le hasard et une bonne dose
d’opiniâtreté.
J’avoue que l’idée me fascine. Pourriez-vous être un bon
« sérendipitiste » ?
Il faut d’abord ne pas aimer suivre les règles définies et les idées
dominantes ( je suis assez en phase). Il faut préfèrer se laisser détourner pour
une rencontre ou une idée. Et donc faire confiance. Nous en avons besoin. Dans
notre monde actuel, le design, le marketing ou encore le management utilisent de
plus en plus de cas de sérendipité pour stimuler ou anticiper l’innovation dans
les laboratoires de R&D. Cette lecture est idéale durant le week-end : laissez-vous porter par le hasard.
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