Luc Jacquet réussit à nous passionner avec ses
hommes qui ont vécu dans des conditions infernales. Des températures avoisinant
les moins 50 degrés. Dans un cas extrême moins 90 degrés. Claude Lorius répare
le poste de vigie qu'il avait fabriqué pour ses observations. Il se brûle les
doigts en enlevant ses gants. Mais il continue, s'acharne. Il y a de la chaleur
humaine. Cet homme a fédéré autour de lui des Russes et des Américains pour une
cause: la planète. Jamais de mièvrerie, juste un témoignage fort.On peut
ressentir certaines longueurs, elles tiennent à la nature du récit. Qui crée le
suspense. Faire des carottes dans la glace peut sembler presque anodin, ces
gestes répétés permettront finalement de faire avancer la connaissance sur le
climat dont on parle beaucoup en ce moment. Luc Jacquet qui a tout de même
réalisé La Marche de l'empereur et Il était une fois une forêt, y mêle de la
poésie. A l'image de cette petite fille qui joue sur une plage avec du sable
qui est emporté par les eaux. On comprend vite le symbole. Les esprits un peu
critiques n'y seront pas sensibles. C'est bien l'avenir de nos enfants et
petits-enfants qui est en jeu.
mercredi 21 octobre 2015
La Glace et le ciel : indispensable
Un homme dressé dans l'infiniment blanc.
Autour de lui, à perte de vue de la glace. L'homme a le regard droit. Il observe
avec tendresse mais aussi une pointe de tristesse la planète. La caméra tourne
autour de lui, capte sa présence dans cette immensité. Cet homme c'est ClaudeLorius, 82 ans. L'un des scientifiques qui a mis en avant la responsabilité de
l'homme dans le dérèglement climatique. En réussissant à faire renaître des
bulles de vie dans la glace. Des bulles vieilles de 400 000 ans. Qui ont
raconté le climat. Au fil des siècles, les températures moyennes ont monté puis
descendu de 5 degrés. Le cycle normal. Et soudain l'accélération en quelques
décennies. Trop de CO2. La preuve était faite. Claude Lorius est la vedette du
dernier film de Luc Jacquet la Glace et le ciel. J'ai eu la chance de le
rencontrer à l'avant-première. Avec modestie, l'homme était touché par les
applaudissements de la salle. Rien que pour lui, sa force de caractère, le
film vaut le détour. Luc Jacquet l'a réalisé avec grâce. On sent l'affection
qu'il porte au personnage. Les archives alternent avec des images actuelles de
Claude Lorius qui retourne en Antartique. Là où tout a commencé en 1956. Il
avait alors 23 ans. Une grande envie d'aventure. De fouler une terre inconnue.
Il a finalement découvert toute l'histoire de notre humanité et a compris ce qui la
menaçait.
Comme Home de Yann-Arthus Bertrand, ce film est
co-produit par Kering. François-Henri Pinault, PDG du groupe explique qu'il est
important que les entreprises du secteur privé prennent en charge ce sujet,
leur avenir en dépend aussi. "Le cinéma fait partie des médias les plus
puissants pour faire passer les messages". Pour moi ,le film devrait être diffusé
dans les écoles. Et à tous nos dirigeants qui vont se retrouver à Paris à la
fin de l'année. Qui n'ont pas bougé en vingt décennies. Nous sommes peut-être à
un tournant. A la fin du film on retrouve des archives des interventions de
Claude Lorius depuis plus de 30 ans à la télévision notamment face aux
climatosceptiques. Lui-même se demande humblement s'il a servi à quelque
chose. Oui Monsieur Lorius car enfin certains comprennent. Il est peut-être
trop tard pour tout enrayer mais pas assez pour reprendre le contrôle. Alors
comme vous dites si bien Monsieur "mettons notre énergie à défendre la
planète"!
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