L’actualité riche de ces derniers jours me pousse à revenir
sur mon blog. Emmanuel Macron n’est pas encore installé à l’Elysée que le doute
m’étreint. Pourtant le garçon m’a semblé très sympathique ces derniers jours avec
son penchant pour les cordons bleus et son allant à faire des cafés pour tous
ceux qui l’entourent. Cet homme reste encore pour moi un mystère. Je cherche derrière
le regard bleu ce qui peut se cacher. C’est un micro-processeur incontestablement.
Il écoute beaucoup pour pouvoir trancher. Je l’attends donc plus que jamais sur
la question écologique. Je ne veux pas me bercer d’illusions. Le sujet n’est
pas dans son ADN. Des convaincus l’ont rejoint comme Corinne Lepage,
Daniel Cohn-Bendit, Barbara Pompili, François de Rugy ou Matthieu Orphelin. Je
sais qu’il tend l’oreille. Ce n’est pas un hasard s’il a parlé de lutte contre
le dérèglement climatique lors de son premier discours officiel. Quand je m’attarde
un peu sur ses promesses de campagne, je ne saute pas au plafond. Premier
objectif : « sortir
des énergies fossiles » mais pas de date précise. Les mesures
proposées sont des mesures déjà prévues voire déjà en vigueur. La fermeture des
centrales à charbon restantes en cinq ans est déjà entérinée dans la programmation pluriannuelle de
l’énergie. Il promet une « montée en puissance de la taxe carbone pour atteindre 100 euros la
tonne de CO2 en 2030. » Ce montant est déjà fixé dans la loi de transition énergétique. Sur
le nucléaire il reste sur les objectifs de 50% en 2025 tout en estimant dans le
même temps que la filière a de l’avenir.
Pour « protéger la santé des Français », Emmanuel Macron
propose d’aligner la fiscalité du diesel sur celle de l’essence d’ici à 2022 .
Il souhaite aussi renforcer les normes
antipollution européennes des véhicules neufs et les contrôles en
conditions réelles. Nous sommes dans la continuité des
engagements pris par Ségolène Royal. Sur la question de la santé, il va un peu
plus plus loin. Il parle d’un « Grenelle de l’alimentation »
reprenant ainsi une idée de Nicolas Hulot et promet un calendrier pour éliminer
les pesticides, en commençant par les plus dangereux. Les perturbateurs
endocriniens sont aussi arrivés dans son discours. Il promet de les interdire…sous
réserve qu’il existe des alternatives. Je ne rentrerai pas dans une liste
exhaustive mais force est de constater que les objectifs ne sont pas ambitieux.
Alors quand j’ai découvert un Tweet hier soir affirmant qu’un responsable d’EDF « confirme
qu’Emmanuel veut reporter à un horizon plus
lointain les objectifs de la transition énergétique » mon sang n’a fait qu’un
tour. Evidemment les uns et les autres prêtent en ce moment beaucoup de déclarations au
nouveau président. Il faut espérer qu’il comprendra les enjeux et les défis qui l'attendent.
Les nouvelles alarmantes se multiplient. Une
conférence sur le climat se tient actuellement à Bonn (dans une indifférence
quasi générale). On apprend à cet occasion que la
quantité de méthane dans l’atmosphère augmente de façon extrêmement rapide.
Bien plus que prévu par les scientifiques. En cause la dégradation de la
matière organique dans un milieu sans oxygène. Le phénomène naturel est dû aux
zones humides puis aux lacs, océans et permafrost. L’agriculture et la gestion
des déchets en sont aussi responsables. Enfin l’autre
source de méthane est liée à des fuites lors du dégazage naturel des sols et
lors de l’usage de combustibles fossiles. Attention danger : le
méthane est le deuxième gaz à effet de serre en importance après le dioxyde de
carbone mais il est 28 fois plus réchauffant que ce dernier sur une période de
100 ans. Au final si le phénomène se poursuit c’est le pire scénario du GIEC
qui est à envisager. Une augmentation de 3,3°C
à 5,5°C d’ici 2100.
Des actions peuvent être menées en termes d’agriculture et
d’agroforesterie. Faire manger de l’herbe aux vaches limiterait la
fermentation. Nous devons aussi changer nos habitudes alimentaires. Et pour cela nous avons besoin d'une impulsion forte. Bref, je le répète, le
temps presse.Donald Trump nous en fait perdre. Il ne faut pas que l’Europe et
la France en particulier mettent le sujet sous cloche. J’ai la désagréable
sensation de radoter. J’espère sincèrement qu’Emmanuel Macron aime les cordons
bleus mais aussi le chant des oiseaux et visiblement les cochonnets... Les promesses politiques peuvent bien s’envoler,
la nature, elle ne pardonne jamais.
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