…Et pas « de lapin ». Je sais, je commence très mal cet article. Un
coup de fatigue ou d’enthousiasme. Difficile de le dire en ces temps où l’on entend
tout et son contraire. La fin du monde approche sûrement mais pour ma part je
continue à croire un peu en l’humanité. Surtout quand elle arrête d’acheter du
Nutella.
En matière d’alimentation, les consommateurs sont de plus en plus exigeants.
Enfin ceux qui le peuvent.
Il paraît que 80% des consommateurs recherchent des produits respectueux de
l’environnement
Mais ils sont la moitié à dire qu’ils ne savent pas les identifier . C’est
ce qui ressort d’un sondage Eurobarometer de 2017.
MyLabel l’a bien compris. Derrière ce nom très personnel (et vous
allez comprendre pourquoi), voici une toute nouvelle application citoyenne qui s'adapte à vos critères de consommation...durable et responsable. Elle est lancée
aujourd’hui. C’est tout chaud. Et son créateur Christophe Hurbin l’a présentée
à quelques Happy Few ce matin dans Paris. Disons-le tout de suite, avec les 3
membres de son équipe dont Loïc Tanant (un ancien journaliste qui cherche à
donner du sens à sa vie…tiens, ça me parle), il affine encore l’application
mais la base est là.
Le principe est simple: vous cochez d’emblée vos critères de choix puis
vous scannez un produit et vous voyez apparaître un petit visage stylisé vert,
heureux ou…un rouge pas content.
Contrairement à d’autres, myLabel ne se limite pas à la teneur
nutritionnelle des aliments.
-La présence de pesticides.
-La protection de la biodiversité.
-La présence d’OGM.
-L’origine locale.
-La génération de pollution.
-La prise en compte du bien être animal.
-L’utilisation d Huile de palme (oh le vilain Ferrero).
-L’existence de perturbateurs endocriniens.
-Du social aussi avec la juste rémunération des agriculteurs.
Ça va ? Pas trop essoufflé ? car ce n’est pas fini.
Le label retient aussi le respect de l’égalité hommes femmes. Eh oui !
C’est tout de même l’un des 17 ODD, Objectifs Développement Durable définis par
l’ONU.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3x_2MQiPRynmvkny921lv1Q0V7AsZzXoWYEff7yA0gRo4jFjnlMl5ZpiOrqJBPKAOC8_0WFDWeA6_1mJQCeDv0QtuVB6C_VGwTGiJn_gZISJE8PDSEeCWh77fcrpfDGQjuNOTyNtcc3Ks/s320/Mylabel4.png)
Les 2 atouts de myLabel : sa gratuité et surtout le fait qu’elle soit
personnalisable. C’est ce qui fait sa différence dans la jungle des applis du moment.
Aucune des autres ne s’appuie sur un tiers de confiance. L’équipe de myLabel s’est
entourée d’un réseau d’associations et d’ONG. Huit pour le moment mais le nombre
pourrait doubler rapidement. Parmi elles, l’Institut national de laconsommation, FAIR[e] un monde équitable, Greenpeace ou encore Bio Consom'acteurs. Christophe Hurbin les considère comme des "sources" très précieuses.
Comme il est difficile de totalement sortir du système et que nous pouvons
aussi le changer de l’intérieur, myLabel s’adapte à l’e-commerce avec un plugin
qui permet de faire ses courses en ligne et de repérer les produits qui
correspondent à vos critères. Ces
derniers sont apposés en face des produits sur les sites web des distributeurs. L'application est déjà compatible avec Carrefour, Hourra, Monoprix et E.Leclerc.
Je l’ai donc testée en scannant certaines produits. Soyons clairs, quand vous
retenez tous les critères vous n’avez pas nécessairement toutes les
informations nécessaires. Ce sont les étiquettes qui sont passées au crible. Et
sans code-barres point de salut ! Les ONG font bien leur travail mais avoir
toutes les données n’est pas une sinécure. Christophe Hurbin parle d’une « politique
des petits pas ». L’essentiel est d’avancer et de faire changer les
mentalités. Si par exemple, vous décidez de vous attarder sur le travail des enfants, vous aurez peut-être des déconvenues qui
vous conduiront à modifier vos achats. Car l’application ne vous laisse pas en plan avec votre produit renégat dans les mains, elle propose des
alternatives.
MyLabel s’applique à elle-même
ces principes. Elle a un statut d’ESS, Economie sociale et solidaire et son
business model repose sur un cercle vertueux : agréger les informations
des consommateurs pour les monétiser auprès des entreprises afin qu’elles
repositionnent leurs offres. Le modèle est donc construit autour de ce retour
d’informations et des statistiques de consommation, nécessaires aux industriels
et producteurs. Mylabel espère atteindre le million d'utilisateurs. On ne peut que lui souhaiter. Depuis mon retour de la conférence de presse, je passe mon temps dans ma cuisine à tout scanner. Je ne suis pas au bout de mes surprises...Si d'ici 24 heures je ne suis pas plus responsable, je pourrai me considérer comme irrécupérable…
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