Cela ne se voit pas comme ça, je vous ai sûrement trop habitué à mon grand
sourire mais je bouillonne. L’élection présidentielle avance à grands pas et l’écologie
est toujours très peu présente dans les débats. Je ne passerai pas en revue les
programmes de chacun. Il y a de fortes nuances de gauche à droite, c’est
indéniable. Pour moi, nous devons tous y aller et quand je vois le degré de
frilosité pour ne pas dire autre chose, je fulmine.
J’étais hérissée ce matin d’apprendre que Marine Le Pen souhaite un moratoire
sur l’éolien terrestre. De toute façon, il n’y a pas à se poser beaucoup de
questions : quand on ne veut pas développer les énergies renouvelables, il
n’y a qu’une alternative : tout stopper.
La présidente du FN doit elle aussi penser que le sujet est bobo et
gauchisant.
Je vais juste respirer un grand coup et rappeler que poursuivre la
transition énergétique sera bien plus efficace pour notre économie que son
programme.
Cela fait du bien de l'écrire. Nous en reparlerons dans 2 mois.
Comme je reste optimiste, je me réjouis du dynamisme des régions et je
me dis qu'avec beaucoup de bonne volonté certains iront toujours de l’avant
Pour preuve, le secteur du gaz renouvelable en France. J’assistais ce matin
à la conférence de presse organisée par le SER, le syndicat des énergies renouvelables et
GRDF. C’était le 2ème panorama du gaz renouvelable en France.
Des projets sont en préparation à travers toute la France et , comme le
souligne avec un brin d’humour le président du SER Jean Louis Bal, ils n’ont rien à voir avec l’alternance
politique de ces derniers mois. 35 projets sont en cours dans les Hauts de France,
21 en Bretagne, 34 en Nouvelle Aquitaine et 22 en Auvergne. Des exemples parmi
d’autres de cette dynamique.
Avant de poursuivre sur le sujet, je vais simplement faire mon mea culpa : que
les puristes sur le sujet me pardonnent, je ne rentrerai pas dans tous les
détails techniques et chiffrés. Des médias spécialisés le font très bien.
En résumé, le biométhane ne représente que 0,05% de la consommation en gaz
naturel en France mais sa progression est forte : +146% l’an dernier. 9 nouveaux
sites ont vu le jour l'année dernière. C’est 215 GWh de production renouvelable soit
une hausse de 162%.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir3p83wcU07HHyjxVgEq-clhyEWLN-tZmw6FtNH0IONWuTkA80MdvYzZZawwt-U4BrHBt2pLkJsvT1T_mj_nKWrzKyhWxFZM-nQrBYToVSYrqFwtcSkQ69B-pddQsNd3KbiTzuEYgdau7n/s320/biogaz2.jpg)
On peut l’injecter dans le réseau ou l'utiliser comme carburants ou BioGNV.
La grande distribution est d’ailleurs déjà séduite : Carrefour, Ikea, Monoprix,
Biocoop et Picard utilisent le biométhane carburant pour leur flotte
logistique.
Les atouts du biogaz sont nombreux : il permet de réduire les
émissions de gaz à effet de serre (40 400 tonnes de gaz à effet de serre
évités grâce au biométhane), de diversifier et donc de réduire les importations
de combustibles fossiles et enfin de développer de nouveaux métiers dans les
territoires et de fournir une source de revenu complémentaire pour les
agriculteurs. En ces temps difficiles, cette opportunité est loin d’être négligeable. Evidemment
tout n’est pas rose, ces projets coûtent cher et le retour sur
investissement est long , il faut compter au moins 10 ans. Là où le bât blesse
c’est donc en terme de financements. Mais des solutions se mettent en place et
les élus commencent à trouver des partenaires. On peut citer 2 exemples :
Cofely pour son réseau de chaleur à Outreau dans le Pas-de-Calais ou
Bourg-en-Bresse dans l’Ain pour ses locaux communaux ont fait le choix du gaz
vert.
La loi de transition énergétique prévoit 10% de gaz renouvelable dans la
consommation de gaz en 2030. Ce qui représente 1500 méthaniseurs. Autant dire
qu’il va falloir accélérer le mouvement et faciliter le déploiement de cette
énergie. Le SER plaide d’ailleurs pour le prolongement du contrat d’achat de 15
à 20 ans.
Bonne nouvelle : cette filière est industrielle, l’outil est déjà
présent. Il faut désormais favoriser les partenariats. A la clé, la création de
2000 à 3000 emplois non délocalisables à l’horizon 2020, autant dire demain. La
filière biogaz dans son ensemble devrait permettre la création de plus de 10 000
emplois. Il suffit juste que ceux qui nous gouvernent apportent le soutien
nécessaire. Nous avons des pépites à portée de main, je ne souhaite simplement
pas que nous les gâchions. A suivre…
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