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Les 2 hommes ont ainsi eu accès à des fichiers 3D. Mais pas seulement. La
modélisation était très documentée. On apprend ainsi que la place de l’Opéra
est de la même taille que l’Opéra lui-même. Il en est de même pour la place du
Châtelet et son théâtre. Une harmonie parfaite. Edifiant mais cela va bien plus
loin. Paris est la ville la plus dense d’Europe, 20 000 habitants au km2, 40 000
dans le 11ème arrondissement le plus dense. Et pourtant la sensation
d’étouffement n’existe pas. Car Haussmann avait tout prévu.
La surface bâtie occupe 66 % de l’ensemble de Paris mais sur les 34%
d’espaces vides, les architectes soulignent la « marchabilité » et
l’accessibilité de l’ensemble. Le vide est rendu efficace. Sans parler de la
quantité de services : on en dénombre 175 au km2 car l’immeuble « de rapport »
haussmannien offre la possibilité d’ouvrir des commerces au rez-de-chaussée.
L’architecture favorise aussi une sensation de ‘bien vivre en ville ». Les
immeubles sont fins. Le rapport à l’extérieur est plus développé
qu’ailleurs : le soleil peut
entrer, l’air extérieur aussi sans parler du caractère traversant des immeubles.
Par comparaison, dans des bâtiments plus récents et plus compacts, l’impression
de densité est beaucoup plus grande. Et que dire en termes d’efficacité
énergétique ? La finesse des murs ne semble pas jouer en faveur de ces immeubles
et pourtant Franck Boutté estime que l’ensemble ne consomme pas tant que cela.
Finalement les températures sont parfois inférieures de 5 degrés à d’autres
immeubles.
Autre grand enseignement de cette étude en 3D : la grande adaptabilité
des immeubles. Ils ont été d’emblée conçus pour plusieurs usages. C’est ainsi
qu’au fil du temps ils sont devenus des bureaux, des écoles, des logements
sociaux. Quand on aboutit à la conclusion l’évidence apparait : les
immeubles haussmanniens répondent parfaitement à ce que l’on attend d’un
bâtiment aujourd’hui : connectivité, densité, attractivité, mixité,
sobriété et résilience. Vous pouvez même vous livrer à la fin de l'exposition à un exercice qui
vous permettra d’y voir très clair.
De là à imaginer que l’on va refaire des bâtiments haussmanniens il n’y a
qu’un pas et pourtant ce n’est pas le cas. Ce qui a été réalisé durant 60 ans
se révèle une fantastique base de données pour l’avenir. Un modèle à suivre. Il
ne s’agit pas de reproduire mais de s’inspirer. Cette exposition est une leçon d’histoire.
Et un grand merci pour les photographies
à Cyrille Weiner, (PARIS HAUSSMANN. Variations de l’identité
© Photographies Cyrille Weiner, octobre 2016)
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