lundi 10 octobre 2016

La preuve que l'innovation est payante


J'avoue qu'en ces temps, que l'on dit difficiles, je suis ravie de voir que des entreprises innovantes grandissent.

Nous avons ainsi la preuve que certains n'ont pas peur d'agir et que d'autres n'ont pas peur de les aider. Les esprits chagrins peuvent aller se rhabiller.

Global Bioenergies est un bel exemple de cette dynamique. Marc Delcourt son directeur général a dû réaliser sa première interview télé avec moi. Enfin, je pense, sans prétention. Je ne lui ai pas demandé quel souvenir il en garde.

Depuis il est retourné souvent et à juste titre à l’antenne de B...enfin vous savez …là où je travaillais avant.

Sur le site du même média , j'avais pris un vrai plaisir dans un article à résumer l’enjeu de cette jeune entreprise qui n'est pas des moindres: se passer du pétrole.

Grâce aux vertus de l'isobutène. Global Bioenergies a mis au point une innovation de rupture qui permet de franchir les limites du secteur. Il y a de la concurrence mais pas à la même échelle, c’est assez rare pour être souligné. La clé de son succès : un procédé unique de production fermetaire d’un gaz à partir de matières premières végétales. Marc Delcourt l’explique très bien dans Paris Match ( c’est dire) : « Global Bionenergies utilise des bactéries présentes dans la nature. En récrivant leur ADN, nous leur avons appris à convertir leurs ressources végétales en hydrocarbure. Ainsi, on produit de l’isobutène, une molécule aujourd’hui extraite du pétrole. Ensuite, nous pouvons faire de l’essence, du kérosène, certains plastiques et des carburants. » On peut même en faire des joints de fenêtre. A l’heure qu’il est ,il n’existe pas de bio-kérozène Global Bioenergies peut fusionner les molécules 3 par 3 pour en faire du kérozène. Bref l’isobutène a décidément toutes les vertus.




Je vous ai donc résumé ce que fait la jeune entreprise et je vous confirme que depuis 2008 elle prend de l’ampleur. J'en ai eu la preuve éclatante lors d'une conférence de presse fin septembre.
En peu de temps, un pilote industriel a vu le jour à Pomacle-Bazancourt en Champagne-Ardenne. Place désormais à un démonstrateur industriel qui doit démarrer tout bientôt en Allemagne.

Les partenariats se sont également multipliés avec le constructeur automobile Audi, le chimiste Arkema et plus récemment le géant des cosmétiques l’Oréal. L’isobutène est nécessaire pour la fabrication de crèmes ou de solvants.

Global Bioenergies franchit une nouvelle étape en Suède. Le pays a affiché sa volonté de sortir des énergies fossiles. Un contrat tripartite vient d’être conclu
avec Sveaskog le premier opérateur forestier du pays, Preem, premier raffineur suédois et le bioraffineur Sekab. L’objectif : lancer une usine de production d'iso-octane, dérivé de l'isobutène, directement utilisable comme carburant.

Après la première génération de bio-carburants, il faut diversifier les sources d’approvisionnement pour passer à la paille, au bois ou encore à la bagasse.





Global Bioenergies ne s’arrête pas là et prévoit de nouveaux contrats en 2017. Il avance aussi sur son projet d'usine commerciale d'isobutène biosourcé 'IBN-One', basé en Champagne Ardennes. C’est le résultat de la création d’une joint-venture avec la coopérative sucrière, Cristal Union. Ils ne sont plus seulement 2, le géant parapétrolier français Technip va conduire les travaux d’ingénierie. Baptisée IBN One, elle devrait produire 50 000 tonnes d'isobutène en transformant  200 000 tonnes de sucres. L’industrialisation est donc en marche. Je ne m’étalerai pas sur les comptes mais pour résumer Global Bioenergies a des soutiens financiers et des euros disponibles. Il a donc le temps de voir venir et d’aborder une nouvelle étape importante : celle de la commercialisation. Partir à la conquête de nouveaux clients. Donc si je résume, je n’ai pas fini de vous en parler…ici ou ailleurs.




mardi 20 septembre 2016

Consommation responsable : des Français plus concernés mais partagés



La conférence de presse donnée il y a quelques jours par Greenflex qui se définit comme un designer de solutions durables m’a donné le sourire. Vous allez me dire que je ne le perds pas souvent. Disons que je suis convaincue qu’il y a la place ici en France pour un média original qui permettra à chacun de s’informer sur ce que peut apporter une autre façon de vivre et de consommer. Sans être écolo, tout simplement plein de bon sens. La dernière étude menée par Kantar Media Intelligence et analysée par Mediaplus France auprès de plus de 4000 personnes prouve qu’il y a un public.


Certes ne nous emballons pas, on constate une fracture toujours plus importante des comportements. Et les « changez rien » restent 15% de la population. Cette France à 2 vitesses dont a parlé à cette occasion l’académicien Erik Orsenna. La crise économique n’arrange rien à l’affaire. Des jeunes peuvent se retrouver dans cette catégorie des frileux face au changement. J’allais vous dire que, s’ils votent extrême droite, ce n’est pas un hasard. A l’inverse, il y a des moins de 35 ans très engagés et connectés. L’effet Cop 21 se fait sentir finalement. Evidemment à  y regarder de près, il reste du chemin politique à parcourir. Un accord sans date limite c’est un peu léger mais la société civile a prouvé à cette occasion son engagement. Bruno Léchevin président de l’Ademe estime d’ailleurs qu’il y a eu une sorte de révolution citoyenne. « Nos concitoyens savent que si on peut compter sur les États, il faut d’abord compter sur nous- mêmes.’

 

Les chiffres de l’étude en témoignent : la part des Français concernés par les enjeux du développement durable et de la consommation responsable a fortement augmenté en 2016 : ils représentent désormais 60,7% des personnes interrogés, ils étaient un peu plus de 45% l’année précédente. Ce sont les problématiques de santé et de lutte contre le gaspillage qui gagnent du terrain. Pour 60% des Français, la priorité est de ne pas gaspiller. Une progression de 11 points tout de même par rapport à 2014. Quasiment tous veulent se tourner vers une consommation ‘utile et responsable ‘. Une forte dose de Cash Investigation devrait les aider… Pour les trois quarts de la population, consommer responsable est une façon de s'impliquer.

Près d’un quart des Français affirme acheter régulièrement des produits labellisés bio. Beaucoup pensent à leurs enfants car ce qui les ferait bouger avant tout, c’est la certitude d’assurer l’avenir des générations futures. A 39%. Vient ensuite le bien-être de la planète à 23% puis son propre bien-être à 15%. J’avoue être un peu surprise dans notre société égocentrée. Le bien-être de sa famille mais aussi son bonheur restent des quêtes pour tous les sondés. Là encore je suis persuadée que les convaincus que nous sommes arriverons à convaincre un plus grand nombre en leur parlant finalement de ce qui va leur faire du bien. Manger mieux, dépenser intelligemment, partager…Les « changez rien » restent encore dans une idée de contrainte. En toute logique, ce sont les femmes qui restent une locomotive. Elles sont les plus présentes dans les catégories ‘émoteurs ‘ (motivés par les valeurs de partage et de transformation sociale et sociétale) et dans celle des « exemplaires » (guidés par une vision globale du monde). Ou encore les « en quête de sens »  avec une consommation durable de qualité. Je ne me permettrai pas d’ailleurs de me jeter la moindre fleur. Il va falloir en tous cas faire preuve de pédagogie car, avec 8 typologies différentes et quasiment équivalentes, les Français sont assez partagés sur les enjeux durables. Chaque groupe semble s’éloigner de l’autre en se réappropriant sa consommation et en inventant son propre modèle de société.  




Seule certitude c’est par l’information intelligente que ces sujets gagneront un nouveau public. Et c’est là que j’ai le sourire car 64,5% des français souhaitent des infos sur l'impact environnemental . Le digital est par ailleurs devenu une source de communication responsable. Les Français s’y informent. On retrouve aussi des influenceurs sur les réseaux sociaux. La piste est donc à creuser sérieusement. Tout est donc loin d’être parfait mais même face aux plus sceptiques ‘on ne peut dire pas qu’il n’y a pas de levier d’action » ajoute Elizabeth Pastore-Reiss directrice générale de Greenflex. « Si certains savent qu’ils peuvent agir eux-mêmes, ils seront prêts à changer. Et cela d’autant plus s'ils voient que cela leur fait du bien. »






lundi 12 septembre 2016

La dématérialisation, vraiment green ?


Je n’arrête pas de vous dire que nous faisons du développement durable sans le savoir. Figurez-vous que le prélèvement à la source... c’est très vert. Je vous vois sourire derrière votre écran. Je vais vous le prouver. Parce que derrière cette nouvelle réalité qui peut en effrayer plus d’un, il y a la question de la dématérialisation. Un thème majeur pour notre service public dont le Cegid a parlé à quelques Happy Few récemment. Autant vous prévenir, je ne me lancerai pas dans un article pointu-vous pourriez être déçu- mais il me semble important de parler de ce thème qui fait partie de notre quotidien. Il faut dire que le Cegid s’y connaît dans ce domaine. Il est le 1er éditeur français de solutions de gestion dans l’univers de la finances et des RH . 4 millions de fiches de paie passent entre ses mains, enfin derrière son écran.

« La dématérialisation, je la qualifie de polymorphe et hyperpuissante. On est passé de sl'action de canner à celle d' rchiver puis à la mise en place de plateformes collaboratives. » Hélène Barrios directrice générale du Cegid Public voit clairement une évolution. On peut la comprendre. Tout a commencé dans les années 2000 avec les Archives de France. Puis la dématérialisation a gagné il y a 10 ans les marchés publics.  J'y reviendrai un peu plus loin. La DSN  a changé l’univers de la RH. Derrière cette acronyme, tout simplement la déclaration sociale nominative. Elle remplace et simplifie la majorité des déclarations sociales en automatisant leur transmission à partir des données de paie.
Le privé est largement engagé car il en est déjà la phase 2. Tout doit être terminé en janvier 2018. Autant dire que c’est demain. Le secteur public doit y arriver en 2019-2020 mais le calendrier se fait un peu attendre.  L
e prélèvement à la source y trouve donc tout naturellement sa place. Pour rappel la loi prévoit qu’à partir de janvier 2018, l’impôt mensualisé sera automatiquement déduit du salaire ou de la prestation. Le montant du prélèvement sera indiqué sur la feuille de paie.




 Ce n’est pas la seule démarche qui change. La loi Macron (qui porte toujours son nom malgré son départ –parenthèse peu utile, je l’avoue mais je me lâche) vise la dématérialisation des factures dans le secteur public venant des grandes entreprises au plus petites de 2017 à 2020. Les chiffres parlent d’eux. Ce sont 100 millions de factures par an qui sont gérées par l’Etat soit 500 millions de tonnes de papier. Ne nous leurrons pas : l’objectif est d’aller vers une gestion plus performante mais l’impact écologique est loin d’être négligeable. Hélène Barrios rappelle d’ailleurs quand lors du Grenelle de l’Environnement, le cloud avait été mis en avant pour permettre de valoriser le green IT. Nous sommes loin de l’idéal mais le concept progresse. Avec le coffre-fort numérique en particulier. Mais là encore le retard se fait sentir : le taux d’adoption est de 15% en France quand il atteint les 73% en Grande-Bretagne et les 95% en Allemagne. Le manque de confiance est manifeste. Le Cegid propose d’y remédier avec le DSN Link,  une base technique commune. Vous pouvez ainsi suivre toutes les informations relatives à la DSN, à son processus de dépôt, de réception et de validation de la part des différents organismes de protection sociale, via des tableaux de bord directement intégrés dans la solution de gestion de la paie. Mais comme le précise Hélène Barrios la loi doit permettre d’aller plus loin et d’authentifier le document en toute sérénité.


Il y a des exemples prometteurs comme la Communauté d’Agglomération de Melun-Val de Seine. Dès 2008, elle se lançait dans la dématérialisation. 5000 factures par an à gérer et 4 feuilles A4 pour chaque facture., Le calcul est simple et là encore l’économie est substantielle. A partir de 2013, c’est la dématérialisation totale des factures. Elle permet non seulement de limiter la consommation de papier mais aussi de réduire les délais. La communauté a gagné 10 jours dans les délais de paiement qui se réduisent désormais à 18 jours. Cela peut faire rêver. Bon mais tout cela est-il vraiment green ? J’avoue ne pas avoir la réponse. Certains pourront souligner a contrario l’impact du net sur l’environnement. Moins de papier mais plus de réseau : quelle est la bonne équation ? Et je ne parle pas de ceux qui continuent à imprimer leur bulletin de salaire. La dématérialisation est avant tout un changement culturel. Il y a encore beaucoup de pédagogie à faire. Promis, je m’y mettrai plus longuement une prochaine fois!

vendredi 26 août 2016

Qu'est-ce qu'on attend? Ou la culture du paradoxe

 

Me voilà donc de retour parmi vous après un été très riche. J'espère que vous avez la même pêche que moi. La Rochelle est décidément une belle ville où il fait bon vivre une Université d'été. Le PS n'a pas renouvelé l'aventure, ils doivent être nombreux à le regretter. Heureusement les experts de la transition énergétique restent très présents dans cet endroit magique. Et je dois dire que cela arrange bien mes affaires. J'ai donc eu la chance de participer aux deux journées de l'Université d'été de la Fondation E5T qui porte un ensemble de réflexions sur la transition énergétique. C'est déjà la 4ème édition Une belle invitation que je ne regrette pas du tout. Nous étions 400 convaincus par la nécessité d'agir. Cela donne du baume au cœur surtout quelques mois après la Cop 21. Et pourtant, parce que l'humain est ce qu'il est , nous cultivons des paradoxes. C'est ce qui est ressorti des débats.

D'emblée Myriam Maestroni, présidente de la fondation E5T a planté le décor: 2016 bat pour la 3ème année consécutive des records de hausse des températuresJe pense que les Parisiens ne vont pas dire le contraire aujourd'hui. La concentration de CO2 n'a jamais été aussi élevée. Et pourtant nos Etats continuent de subventionner à tour de bras les énergies fossiles. Il y a trop de dissensions entre les pays sur les efforts à faire. Aucun prix n'a été fixé au carbone. Christian de Perthuis professeur associé d'économie à Paris Dauphine a évidemment abondé dans ce sens. Selon lui, si l'on veut résoudre la question climatique, on doit inclure dans le coût de production une évaluation des dommages climatiques. L'idée fait timidement son chemin, Ségolène Royal en parle mais on est loin du compte. Et pourtant le temps presse pour l'humanité.


Étonnamment, comme nous ne sommes pas à un paradoxe près, les questions anthropologiques sont très peu présentes dans le débat. C'est Pascal Picq paléoanthropologue que l'on ne présente plus qui s'en étonne. Et pourtant, comme il le dit, nous avons tous une origine commune et sommes tous engagés dans une trajectoire qui va poser des problèmes pour l' humanité. Qui en pose déjà. Il suffit de voir ce qui se passe autour de nous: inondations, sécheresse, incendies..."Il ne se passe pas un jour sans phénomène climatique et pourtant nous avons l'impression qu'il y a plus important". Corinne Lepage ancienne ministre, présidente de Cap 21 le regrette. Et de dire sans détour: "nous avons besoin d'un choix politique fort et de cohérence. " Thomas Porcher docteur en économie à Paris Sorbonne renchérit: "il y a un consensus scientifique, les technologies sont là, nous savons tous que nous devons agir et pourtant il semble que nous aurions besoin d'un marché pour valider notre comportement." Le prix du carbone ne résoudra sûrement pas tout. "Il va falloir passer d'une vision court terme à une vision long terme. "

Alors pourquoi ceux qui nous gouvernent ne bougent-il pas? Je pense avoir trouver une petite réponse. C'est Christophe Bonnery président de l'association des Économistes de l'énergie qui me l'a soufflée. Tout est encore une question d'argent. Nous avons les outils pour changer de braquet mais les investissements seront lourds, très lourds.

D'après une étude de l'OCDE, pour répondre à la demande en énergie, il faudrait encore investir 200 milliards d'euros dans les énergies fossiles et 350 milliards dans le nucléaire. De leur côté, les énergies renouvelables représenteraient des investissements de 1500 milliard d 'euros. Les chiffres parlent d eux mêmes. Si nous voulons décarboner notre économie, il faut donc investir beaucoup et rapidement. En ces temps de crise cela s'annonce bien complexe. Je le sens, je vous ai tous déprimés. J'avoue que je me suis mise à me poser beaucoup de questions. Il ne faut pas se voiler la face. Heureusement les heures suivantes ont été passionnantes et enthousiasmantes: des transports plus doux, de l'habitat durable, de l'agro-agriculture, tous les secteurs s'engagent et innovent. Les entrepreneurs et les enseignants se sont succédés à la tribune de l'université. Je ne peux tout vous résumer mais j'avais envie de mettre en avant certaines innovations très parlantes.

Il y en a évidemment que je connaissais déjà. Comme McPhy. Derrière ce nom aux consonances anglo-saxonnes, une entreprise bien française qui fait avancer le stockage. Son secret: une connaissance parfaite de l'hydrogène. La voiture électrique peut vous emmener plus loin, plus longtemps grâce au prolongateur d'autonomie à hydrogène. Cet hydrogène peut aussi être injecté dans les réseaux de gaz naturel. Il permet d'équilibrer et d'optimiser les réseaux d énergie.

Il a été beaucoup été question d'auto-consommation avec tout d'abord Comwatt. Grégory Lamotte son fondateur est un convaincu: il rappelle que le solaire est l'énergie la moins chère dans le monde. Il est possible, d'après lui, d avoir un mix énergétique renouvelable moins cher dès maintenant. Comwatt qui a d'ailleurs reçu l'un des Trophées E5T de l'innovation territoriale propose donc de piloter automatiquement l'ensemble de vos appareils en synchronisant l offre et la demande. On peut ainsi faire marcher son cumulus quand l'énergie solaire est à son maximum.

Autre moyen d'auto-consommer: l'Arbre à vent. Esthétiquement, il est magnifique. Sur l'écran derrière Jérôme Michel Lariviere Pdg de NewWind, tous les participants braquaient des yeux d'enfants. Son coût est encore élevé donc il est plus adapté aux collectivités qu'à un particulier. Cet arbre compte plus de 60 feuilles qui captent les turbulences de nos villes. Il suffit d'un vent de 7 km/h. Il permet d'alimenter une quinzaine de lampadaires ou encore 70 places de parking... J'avoue aussi avoir fait des découvertes. C est le cas avec le méthanol présenté par Philippe Boulanger chargé des opérations européennes de Carbon Recycling International. Il s'agit de recycler du dioxyde de carbone pour produire ce nouveau carburant. Les usines permettent un bel approvisionnement. Selon Philippe Boulanger, ce méthanol serait mieux que l'essence. Certes on le critique souvent en disant qu'il est toxique car on ne peut pas le boire. Avouons-le, un bon verre d'essence passe mal aussi... Une première usine a vu le jour en Islande.

Ces entrepreneurs m'ont redonné la pêche. Vous pouvez d'ailleurs voir toutes ces interventions si vous le souhaitez. J'ai plus que jamais envie de mettre en lumière leurs démarches. Plus les citoyens seront informés et engagés, plus ils pousseront nos dirigeants à bouger. Il faut l'espérer. J'ai donc envie de citer la phrase slogan de cette université E5T " If you can dream it, you can do it." Elle vient du grand philosophe Walt Disney , comme le dit avec humour Myriam Maestroni. Mais j'ajouterai pour la parapher qu'il ne s'agit plus de rêver, il faut maintenant agir. Je suis donc repartie avec des fourmis dans les jambes. La Cop 22 se profile à l'horizon. Oublions nos paradoxes et les blablas . Dans quelques temps il sera bien trop tard.

mardi 26 juillet 2016

L'ennemi est ailleurs

 
De retour de quelques jours de congés, j'ai fait le tour ce matin d'un kiosque à journaux. Les titres n'ont rien d'attrayant. Les photos de la tragédie de Nice s'étalent sous nos yeux. Une question en Une sur fond blanc:comment vivre avec la peur? A chaque jour son lot d'horreurs entre machette et coups de couteau. Au Moyen-Age, personne ne savait rien de ce qui se passait à plus de 3 kilomètres à la ronde et franchement on ne se portait pas plus mal. Vous me direz que je n'y étais pas mais je le suppose. A force de valoriser les drames, nous nous replions dans notre cocon et les extrémismes montent. Daesh est le symbole de la fin d'un système. Les limites sont atteintes. Notre modèle de société doit évoluer. J'ai envie de prendre du recul comme souvent quand nous revenons de vacances plus sereins, avec l'envie de mettre les pendules à l'heure. Je ne minimiserai pas les horreurs qu'ont vécu les familles des victimes des attentats. Comment continuer à vivre sans comprendre pourquoi ?


Mais pendant que nos esprits se focalisent-à juste titre-sur cet ennemi islamique, nous ne voyons plus qu'une bien plus grande tragédie se joue qui ne fera qu'accentuer les phénomènes dont je parlais. Il y a quelques jours dans les colonnes de Libération ,le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du groupe scientifique du Groupement intergouvernemental d’experts sur le climat , le Giec, disait: «La rapidité du réchauffement actuel, en moyenne globale, n’a pas connu d’équivalent depuis au moins 8 000 ans […] et il est possible qu’elle n’ait pas d’équivalent à l’échelle géologique»,

Le mois de juin a été le plus chaud jamais enregistré sur la planète depuis le début des relevés de températures, en 1880. N'en déplaise à ceux qui ont vécu dans la grisaille ou sous les trombes d'eau parisiennes. Juin a été le quatorzième mois consécutif durant lequel un record mensuel de chaleur a été battu. C'est la plus longue période continue de montée des températures globales en 137 ans. Et si vous bronzez en me lisant-ce qui est fort peu probable,je l'avoue- sachez que le premier semestre de 2016 a été de loin le plus chaud relevé dans les annales. Une température moyenne 1,3°C plus élevée qu’à la fin du 19ème siècle, selon la Nasa. Votre pastis sera vite rafraîchi car la banquise fond de façon tout à fait inattendue.
Si le sort des ours polaires vous laisse de glace, peut-être que celui de votre portefeuille va vous faire réagir.

Après Jean-Jouzel, c'est le chercheur Tord Kjellstrom du Health and Environment International Trust de Nouvelle-Zélande qui s'inquiète en ce mois de juillet pour notre avenir économique. L'idée n'est pas neuve mais il est toujours bon de la rappeler. Il prévoit que la hausse des températures va engendrer une perte de productivité au niveau national. En Asie du Sud, 20% d'heures de travail annuelles auraient ainsi été perdues pour les emplois les plus exposés aux fortes chaleurs. Selon lui, le besoin de se reposer en période de forte chaleur "deviendra un problème majeur " en particulier pour les ouvriers et les agriculteurs qui travaillent le plus souvent en extérieur.  .
Au total, il estime que 43 pays verront leur PIB diminuer Jusqu’à -6% de produit intérieur brut (PIB) en Thaïlande et en Indonésie, -3,2% en Inde, -0,8% en Chine. Ce n'est pas tout. L'auteur de cette étude chiffre aussi le nombre de décès liés aux catastrophes naturelles survenues depuis 36 ans. Entre 1980 et 2012, il a recensé 21.000 catastrophes - cyclones, inondations et glissements de terrain . Elles ont provoqué la mort de 2,1 millions de personnes. Notre pire ennemi.

La guerre est donc ouverte et il va bel et bien falloir s'unir. Autant le dire, la Cop 21 c'était bien joli et prometteur mais nous savons déjà que l'accord conclu ne suffit pas. Jean Jouzel nous le rappelle. Selon lui, limiter le réchauffement à long terme à 2°C par rapport au niveau préindustriel «requiert d’aller bien au-delà» des engagements de baisse des émissions de gaz à effet de serre pris en décembre . Il faudra «au minimum les doubler d’ici à 2030, puis poursuivre de façon à atteindre la neutralité carbone dans la seconde partie du siècle, avec la nécessité "d’émissions négatives" d’ici à 2100». Préserver notre humanité va exiger un vrai combat. Reste à espèrer que nous saurons lequel mener.
.

jeudi 7 juillet 2016

Le management par l'écoute: Orange dialogue


Le dialogue entre parties prenantes est devenu l’une des pierres angulaires de la RSE. Je perçois tout de suite chez les néophytes un grand flottement .Au moins 3 mots inconnus dans la première phrase de cet article. Nathalie Croisé est en train de nous semer! Je vous rassure, L’avantage avec ces sujets c’est qu’ils ramènent tous au bon sens. Donc si je veux vous résumer clairement ce dont je parle, je vous dirai que si nous voulons avancer dans une entreprise-et ailleurs-il vaut mieux écouter tout le monde afin d’apporter des réponses appropriées. CQFD. Ce dialogue entre parties prenantes tient particulièrement à cœur d’Orange qui organisait en ce début d’été une matinée de restitution de ses échanges à travers 6 pays dans le monde sur les thèmes de la Diversité et de l’Egalité professionnelle. Vaste champ de réflexion. Orange a bien changé en 6 ans. Jérôme Barré, le directeur exécutif Ressources Humaines du groupe l’a rappelé en introduction. Le nouveau contrat social a répondu au fort malaise dans l’entreprise-et encore j’édulcore. Et désormais les salariés disent qu’il est mieux de travailler chez Orange qu’ailleurs. Il a fallu un électrochoc comme dans d’autres cas. L'actualité médiatique récente nous le rappelle. Mais désormais le groupe n’a pas peur d’affirmer qu’il veut proposer une expérience digitale mais aussi humaine.

Pour ce dialogue parties prenantes, ce sont plus de 300 salariés qui ont été consultés directement, tout autant par le biais des réseaux sociaux. 6 experts ont aussi fourni leur éclairage. Avec 156 000 salariés dans le monde, la diversité est une problématique forte. Sénégal, Russie, Roumanie, Inde, Jordanie et bientôt Espagne et Egypte, le sujet a été mis au cœur d’ateliers de réflexion. Au Sénégal, diversité rime essentiellement avec personnes en situation de handicap. Sonatel, le « Orange Sénégalais’ a décidé de s’engager à travers la signature d’un accord avec Apave qui accompagne les personnes à mobilité réduite. Il souhaite aussi conclure un protocole avec Handicap International. En France, accepter l’autre dans sa différence nécessite de dépoussiérer les esprits. Ce fut le cas avec l’arrivée d’un stagiaire autiste dans les locaux. Conclusion: des entités non concernées au départ se sont dit que ce serait un atout pour le groupe de travailler avec d’autres stagiaires au même profil. La diversité, c’est aussi faire travailler les jeunes avec les moins jeunes ensemble. Lenjeu économique est de taille car comme le rappelle Jérome Barré, la moyenne d’âge chez Orange est assez élevée. Tout va changer en moins de 10 ans. Plus de la moitié des salariés aura alors moins de 35 ans. Nous nous amusons d’entendre un étudiant en informatique indien estimait qu’une entreprise devrait avoir 20 à 30 % de seniors et donc une majorité de plus jeunes car il faut aussi de l’énergie. Orange réfléchit à de nouvelles méthodes de travail et regarde de près ce que font d’autres grands groupes. Ramon Fernandez directeur général délégué en charge des finances et de la stratégie cite ainsi Accor et son « shadow comex ». Avant un conseil d’administration du géant hotelier, des trentenaires se réunissent pour plancher sur l’ordre du jour et apporter leur éclairage aux quinquas qui prendront des décisions le lendemain. Une initiative du même ordre pourrait bien voir le jour chez l’opérateur. En tous cas les réflexions sont engagées. Toutes les parties prenantes externes attendent une forte exemplarité d’Orange en la matière. Il ne faut pas négliger non plus la réglementation qui pousse l’entreprise à changer. Laurent Vitoux directeur régional Nord Pas de Calais rappelle que le volet 'insertion ' représente 20% de la note dans un appel d’offres. La diversité doit aussi améliorer la compétitivité d’une entreprise.

Autre sujet majeur : l’égalité hommes-femmes. Là encore le groupe progresse mais pourrait faire mieux comme l’admet Jérôme Barré. Les catégories hiérarchiques sont clairement déséquilibrées. Roxane Adle en charge du dossier admet qu’il reste du chemin à faire notamment dans les métiers techniques. Et que dire des différences culturelles ? Quand on est présent dans 28 pays, le démarche ne peut pas être la même partout. Roxane Adle cite ainsi la Jordanie où les hommes et les femmes ont leur rôle précis. Le déplacement professionnel des femmes peut s’avérer un casse-tête : 2 femmes peuvent monter dans une voiture mais pas accompagnées d’un homme . Je préfère ne pas en dire plus, je risquerai de me fâcher. Cet exemple malheureux nous éclaire sur la dimension que doit prendre la démarche d’Orange : elle doit être à la fois globale et locale. « Glocale » pour reprendre les termes de Christine Rabret directrice Egalité des chances du groupe. Enfin des sujets plus sensibles ont été abordés, ils sont qualifiés ici de « signaux faibles » : on y trouve tout de même la religion, l’orientation sexuelle, la maternité et ses conséquences ou encore les diplômes. Orange semble encore très prudent sur ces thématiques. Dans cette matinée et en plein Ramadan j’ai simplement entendu parler du malaise ressenti après les attentats de Charlie Hebdo. Magali Moulin directrice des Ressources Humaines de la direction Orange Centre Est a évoqué une salarié transgenre. En rappelant que finalement tous ces sujets touchaient à la partie la plus intime de chacun d’entre nous et qu’ils étaient donc très sensibles. Elle affirme qu’il s’agit de « vivre ensemble sur des bases purement professionnelles de compétence.»

 
Je sens bien que la parole est moins facile, c’est compréhensible. Il faut saluer la démarche d’Orange car le groupe ose évoquer des sujets parfois tabous. Il ne se fait peut-être pas que des amis. Les plus critiques parleront encore de « cosmétique » Les membres du Comex présents ont –c’est une certitude-témoigné en toute transparence. Le mot de ‘bienveillance’ a été évoqué à plusieurs reprises au cours de la matinée. Je dirai que c’est un signal fort. Tout le monde souhaite que ce dialogue se poursuive et devienne même régulier. J’ai envie de retenir en conclusion cette phrase de l’une des expertes externes invitées à commenter la démarche . Il s’agit de Valérie Petit professeur à l'EDHEC Business School. '"e manager de demain ,c’est celui qui prend en considération l’autre" Si tout le monde pouvait faire de même…

vendredi 1 juillet 2016

Du nouveau dans les assiettes


‘Nous sommes ce que nous mangeons’. Ce n’est pas moi qui le dis mais Charles Kloboukoff, le président-fondateur de Léa Nature. Son entreprise est de plus en plus florissante. Je vais vous en parler d’ailleurs. Car nous souhaitons manger autrement ou du moins savoir ce que nous mangeons. Les sujets commencent à fleurir et en ce début d’été, les conférences de presse se multiplient. Ce n’est sûrement pas un hasard. Il y a l’engagement des entreprises, des associations mais aussi des fondations. Je souhaiterais vous parler d’une d’entre elles en particulier : la Fondation Daniel et Nina Carasso. Une fondation philanthropique familiale sous l’égide de la Fondation de France. Ses missions sont nombreuses : permettre d’expérimenter des solutions pour une agriculture durable, financer la recherche et des projets innovants ou encore jouer un rôle d’influenceur en diffusant des outils et des bonnes pratiques. La tâche est rude. Il suffit de rappeler quelques chiffres. 300 millions d’hectares de terre sont trop dégradés dans le monde pour être cultivés. L’eau devient de plus en plus rare et précieuse : d’ici 2030 le déficit hydrique global devrait atteindre 40%. On compte 800 millions de malnutris chroniques dans le monde. Dans le même temps, l’obésité est une pandémie qui affecte 1 milliard d’individus.
Ce sont tout de même 50% des emplois qui sont pourvus par les systèmes alimentaires.

 


En 5 ans d’existence, la fondation Daniel et Nina Carasso a déjà consacré 5,4 millions d’euros à soutenir 55 projets. Dans le monde mais aussi chez nous. La France doit avancer sur le sujet. Le magazine Cash Investigation consacré aux pesticides a ouvert les consciences. Pour faire bouger les lignes, la Fondation a décidé de soutenir 8 projets dans l’Hexagone destiné à promouvoir des systèmes alimentaires innovants ainsi que l’économie circulaire. On peut citer la ville de Mouans-Sartoux dans les Alpes-Maritimes très engagée dans le développement durable. Elle a ainsi été la première à mettre en place une cantine 100% bio. La Fondation a choisi de soutenir le projet de développement d’une maison de l’agriculture durable qui permettra d’installer d’autres agriculteurs dans la région et de poursuivre la pédagogie. Autre exemple, parisien cette fois-ci , l’Association Zone-AH! Elle valorise les drèches de micro brasserie pour en faire du compost mais aussi de l’alimentation animale. Parmi les objectifs : créer une coopérative pérenne.

La dynamique est bel et bien en marche. Alors que j’assiste à la conférence de la Fondation, je reçois un communiqué enthousiasmant. L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse ouvre un appel à projets de 500 000 euros qui permettra de financer des projets d’animation pour accompagner des groupes d’agriculteurs vers l’agro-écologie. Une mesure prise dans le cadre du plan Ecophyto II qui vise à réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 10 ans. L’agence de l’eau financera pendant un an jusqu’à 50% des frais de personnels chargés de conseiller et de former des groupes d’agriculteurs qui souhaitent réduire significativement l’utilisation de pesticides et s’engager dans l’agro-écologie. Certains esprits plus critiques souligneront à juste titre qu’il est plus facile de soutenir des convaincus que de faire bouger les plus récalcitrants. Les exemples cités en sont une preuve et pourtant je suis de plus en plus persuadée que nous allons regarder au plus près ce qu’il y a dans notre assiette dans les années à venir. Nous mangeons déjà moins de viande et les vidéos dans les abattoirs vont éclairer un peu plus nos choix.


Quand je vois le succès de Léa Nature dont je parlais en début d’article, je suis convaincue. Cette entreprise pionnière avec des marques comme Jardin Bio et Floressance ne cesse de creuser un sillon depuis 20 ans. Ce sont plus de 400 produits labellisés AB et sans huile de palme. 80% de son catalogue est fabriqué en France. JardinBio représente la première croissance du marché avec une hausse de 27,5% en volume. Je suis particulièrement sensible à Karéléa marque dédiée au contrôle des sucres dans l'alimentation. Nous consommons tout de même 4 fois plus de sucre que nécessaire. Dans les produits de la marque, vous ne trouvez aucun édulcorant de synthèse ni édulcorant intense. Ce sont exclusivement des arômes et des colorants naturels. Le secret de fabrique : le maltitol, un substitut du sucre d'origine végétal. Son impact est réduit sur la glycémie et les calories et en prime pas de carie. Quand vous le goûtez, vous ne sentez aucune différence. Cerise sur le gâteau (non sucré) Karéléa est vendu en grande surface. C’est bien la preuve que chacun peut décider de consommer autrement. Si cet article vous a donné faim d’en savoir plus, sachez que la Fondation Daniel et Nina Carasso organise les Premières Rencontres de l’agriculture durable. Ce sera le 8 novembre prochain à l’Institut Pasteur.