jeudi 29 novembre 2018

Mea culpa : je travaille mais ce n’est pas bon pour la planète


Je sais que je suis une très mauvaise mère pour ce blog que j’affectionne. Cela fait plus d’un mois et demi que je ne suis pas venue y faire un tour pour mettre en avant une initiative écologique ou pousser un « petit » cri de colère. J’ai une bonne excuse : les colloques et les conférences sur le sujet se multiplient. J’œuvre donc en coulisses à faire connaître ces sujets, de Pollutec au SIMI en passant par Marseille et le Forum des Images à Paris, je n’ai plus une minute à moi. La bonne nouvelle est que je rencontre toujours des personnes formidables et engagées qui ,comme moi se disent qu’il vaudra mieux partir en ayant apporté sa petite pierre que de se croiser les bras.

Pourtant de l’optimisme il en faut à revendre en ce moment. Les émissions de gaz à effet battent un nouveau record, Donald Trump affirme être tellement intelligent qu’il ne croit pas au dérèglement climatique et certains gilets jaunes renvoient les « écolos » dans leur 22. Nous sommes indéniablement dans une phase nouvelle. Nous ne transitons pas, nous mutons assez violemment parce que nous avons atteint des limites.


Je ne me lancerai pas dans un commentaire de la PPE, la fameuse programmation pluriannuelle de l’énergie que François de Rugy présente comme un modèle historique de mutation.  Il reste encore beaucoup à faire. De la même manière, je creuse en ce moment la question du reporting extra-financier réalisé par les investisseurs dans le cadre de la loi et de l’article 173. Là encore ça bouge mais beaucoup ne savent pas encore ce qu’ils doivent mettre derrière une stratégie bas carbone. C'est quoi un investissement à impact? Bref il faudrait changer de braquet, prendre une fusée et on continue gaillardement en charrette. (ça c'est pour le clin d'oeil à la bagnole)

J’avoue que certains jours je préfèrerai rester sous la couette à déguster du caramel beurre salé en attendant la fin du monde. Avec mon chéri évidemment. Alors j’ai décidé d’être bisounours. Nous allons peut-être dans le mur mais avec légèreté. Je chausse mes lunettes roses pour vous inciter à lever le pied car plus on travaille plus on pollue. Ca vous en bouche un coin ?

Depuis plus de dix ans, des chercheurs issus de structures aussi diverses que le CEPR de Washington ou le Boston College l’attestent : il existe une corrélation forte entre le temps de travail et la dégradation de l’environnement.  Plus nous travaillons, moins nous disposons de temps pour « faire » : nous consommons des biens à forte empreinte écologique. Pour gagner du temps, on prend l’avion ou on ingurgite des plats préparés. En 2017 par exemple Lewis King et Jeoren Van de Bergh qui étudient différents scénarios de réduction du temps de travail ont conclu que la semaine de 4 jours constituait l’option la plus bénéfique à l’environnement.

Donc voilà travaillons moins, nous nous porterons mieux et nous irons plus décontractés vers un monde à 4 degrés. Promis, je m’y mets l’an prochain…