mercredi 9 décembre 2015

Tarkett : quand l’économie circulaire prend forme

Avec cette Cop21, certains se demandent ce que font réellement les grands groupes. Je ne rentrerai pas dans la polémique. Rien n'est parfait. Certains trouvent sûrement dans les enjeux environnementaux un bon business, d'autres y croient pour la pérennité de leurs activités et parfois-oui,oui- pour donner du sens à ce qu'ils font. C'est pour cela que je veux vous parler de Tarkett....« On est dans l'ère de l'expérience client: le patient dans une chambre d'hôpital, un écolier, un serial shopper dans une grande surface (j’adore la formule). » Guillaume Teixeira, le patron français de Tarkett plante d'emblée le décor. Le groupe a bien compris que les modèles évoluent. Il doit donc s’adapter. Je l’avoue, Tarkett c'est un peu mon chouchou depuis qu'il a remporté un Green Business Award du temps où j’œuvrais à BFM Business. Avec un nom pareil on le pense américain...que nenni. Le groupe est né dans l’Isère il y a 130 ans. Leader des revêtements de sol, il a su se diversifier : moquette, parquet, stratifié, gazon synthétique et autres. Depuis quelques années, il se développe beaucoup dans le commerce et l’hôtellerie. Le revêtement de sol à l’origine est une activité polluante. Mais Tarkett a une conviction : l’innovation va lui permettre de réduire son empreinte carbone. Pour reprendre les mots de Guillaume Teixeira « devenir le leader mondial en solutions innovantes qui génèrent de la valeur à nos clients de manière durable ».

 

Evidemment cela peut vous sembler pomper à la lecture. Dans les faits, en regardant le catalogue le particulier qui représente environ 40% de sa clientèle peut être séduit. Et les professionnels n’en parlons pas ! De beaux matériaux, des gammes de couleur, des assemblages attrayants et une grande diversité. L’ensemble a de la gueule et respecte des engagements forts. Le modèle de Tarkett: le closed-loop circular design. En résumé quatre grands axes : un choix de matériaux de qualité, l’utilisation responsable des ressources dans les opérations industrielles, la contribution au bien-être et enfin le recyclage en fin d'usage. Pour donner quelques exemples, afin de préserver la qualité de l'air intérieur, une nouvelle génération de vinyle a vu le jour. Le groupe qui a racheté Desso garantit un air plus sain grâce à une moquette qui utilise les technologies Airmaster qui permettent de capturer les fines particules de poussière. Tarkett a décidé également de supprimer tous les phtalates de son processus de fabrication avant même la mise en place d’une législation. 92% des produits ont des niveaux d'émission inférieurs aux normes. Les initiatives ne manquent pas, il serait bien long de toutes les passer en revue. Elles prouvent simplement que c’est une véritable stratégie d’entreprise qui s’est mise en place.

Je m’attarderai sur son action en terme d’économie circulaire. Nous en parlons de plus en plus en France mais nous guettons toujours les actions qui peuvent se mettre en place. Tarkett n’a pas attendu pour s’inspirer du Cradle to Cradle mis au point par Michael Braungart et Bill MacDonough. Littéralement "du berceau au berceau" Anne-Christine Ayed directrice de la recherche, de l’innovation et de l’environnement du groupe dit très justement : « la nature ne crée pas de déchets, pourquoi nous hommes n'en serions pas capables ? «  Le groupe s’est donc fixé cet objectif: 75% de ses matières ne doivent pas contribuer pas à la raréfaction des ressources. Parmi ses actions : récupérer des dalles en fin d'usage et les réintroduire dans les produits, reprendre du nylon dans les moquettes pour refaire du nylon neuf, de la même façon avec le gazon synthétique. Des partenariats sont montés avec d'autres entreprises: en récupérant le film plastique sur les pare-brises, on peut ainsi recréer un matériau pour l’envers de la moquette.
 
 
Tarkett n’est pas le seul à le faire… Interface n’est pas en reste mais après tout plus ils seront nombreux. Le groupe a lancé aussi le programme Restart pour récupérer les chutes sur les chantiers. 13 500 tonnes ont ainsi été collectées en 2014. Tarkett en entraîne d’autres dans le mouvement : un accord avec Bouygues Construction a été conclu récemment: sur n'importe quel chantier, le groupe peut faire appel à ce programme. Il reste du chemin à parcourir. Chaque jour dans le monde Tarkett vend 1 million 300 000 m2. Mais désormais il sait clairement ce qu’il veut en faire. Quand je vous dis qu'on peut être grand et avoir une conscience....

 

 

 

 

 

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