mercredi 6 avril 2016

Vent debout: attention les modèles changent !

Depuis 4 jours, je suis Debout. Enfin plutôt la nuit. Enfin disons plutôt que je regarde attentivement ce qui se passe place de la République et ailleurs. Une énième goutte d'eau aurait-elle fait-enfin- déborder le vase? Cela fait un moment que je me demandais pourquoi personne ne descendait dans la rue. Mais autrement. Syndicalistes, intellectuels, ouvriers, mal-logés, étudiants, précaires. Tous rassemblés pour des #NuitDebout. Derrière eux les associations ATTAC, le DAL ou encore SUD PTT. Bien au-delà de l'opposition à la loi travail, ce sont les mots de "débats citoyens", de "démocratie directe" qui circulent et les appels à "changer le système" qui se multiplient. La démission du premier ministre islandais poussé par la foule doit leur donner des ailes. Au point d'ériger des barricades. Je ne disserterai pas longtemps sur le pourquoi du comment, ni les moyens employés, ni la spontanéité plus ou moins naturelle du mouvement mais j'ai la certitude que nous sommes désormais à un tournant. Le citoyen souhaite retrouver une place. Il s'exprime sur les réseaux sociaux comme ailleurs. Il veut vivre autrement et travailler autrement aussi. Et gagner sa vie autrement, surtout mieux. Le "Panama papers" ne raisonne pas comme un scandale de plus. Parce que le monde change qu'on le veuille ou non. C'est ainsi que je fais un lien avec l'étude Regus que j'ai reçue aujourd'hui.

 

Regus, premier fournisseur mondial d’espaces de travail flexible voit lui aussi son modèle évoluer. Des concurrents arrivent. Beaucoup de travailleurs nomades aspirent à se retrouver dans des espaces agréables. Il décide donc d'y regarder de près pour répondre aux attentes. Contrairement à ma petite personne (qui doit avoir des sur-capacités-ça fait du bien de se faire du bien et de le dire) les Français interrogés dans l'étude Regus menée par Mindmetre se sentent à l'aise pour consulter leurs emails dans un café par exemple mais 19% des personnes sont incapables d’y travailler plus de 20 minutes et préfèrent attendre de trouver un environnement de travail plus adapté pour les messages nécessitant plus de réflexion. 47% se contentent de parcourir leurs emails dans les transports en commun sans toutefois y répondre. La voiture est un lieu considéré comme convenable pour passer des appels rapides (38 %) mais pas pour des conférences téléphoniques (11 %). La confidentialité constitue également un problème, les professionnels évitent les échanges « sensibles » en déplacement.

Le bureau reste évidemment le lieu de référence. Pour 54 % des professionnels français, le bureau idéal doit bénéficier d'un certain cachet, et être situé dans un quartier branché pour 43 % d’entre eux. Tant qu'à faire! Il doit également être dans une zone économique intéressante afin de renforcer la proximité avec des clients potentiels (32 %). Il faut que l'ensemble soit agréable mais si le prix est attractif c'est encore mieux : 45 % des sondés indiquent que le rapport prix/prestation est un facteur déterminant, surtout pour ceux qui débutent avec peu de moyens.  Dans cette aspiration à d'autres formes de travail et d'environnement, les espaces de coworking sont de plus en plus plébiscités. J'en fais moi-même l'expérience dès que j'ai un peu de temps pour me poser dans le 18ème arrondissement de Paris. L'équipe de Studios Singuliers est plus que sympa. Bref je dérape. Ce qui séduit dans le coworking selon l'étude: l'opportunité de rencontrer des professionnels au profil similaire travaillant pour d'autres entreprises (88 %), et la possibilité de développer son réseau (79 %). En prime les entreprises considèrent le coworking comme une alternative rentable (68 %), notamment par rapport à la location d'un bureau fixe.


Attention tout n'est pas rose du côté des travailleurs. 76% estiment que certains espaces de coworking ne sont pas suffisamment adaptés aux impératifs professionnels, notamment pour la réception des clients. Ils sont également 81 % à évoquer un risque en termes de confidentialité et à déplorer l'absence d’une salle de réunion (54 %). Bon disons-le, ils n'ont pas visité tous les espaces de coworking. Les bâtiments changent et l'on voit fleurir des espaces communs aux côtés d'espaces plus intimes. Nextdoor en est une jolie preuve. Détail non négligeable: 75% des personnes interrogées estiment que le coworking offre un cadre propice au développement des start-ups.  Et Christophe Burckart, directeur général de Regus France d'expliquer "offrir à ses employés de bonnes conditions de travail permet de réduire les coûts, d'améliorer les résultats, d'accroître la motivation et la productivité des équipes, mais aussi de capter plus facilement les profils talentueux et de les retenir au sein de l'entreprise en leur offrant un meilleur équilibre vie professionnelle-vie privée ». On en revient à mon introduction (vous voyez le suivi dans la pensée). Le monde du travail est en pleine mutation. Les jeunes ne sont pas attirés par les grands groupes, beaucoup veulent créer leur structure. Nous évoluons vers des offres de service. Chacun va pouvoir proposer ses compétences. Il faut donc séduire ces travailleurs d'un nouveau genre ou leur offrir un lieu pour laisser s'épanouir leur talent. Le monde du travail bouge donc comme le reste et même peut-être encore plus vite. Il ne faut pas en avoir peur mais s'en emparer. Et se l'approprier. Ce que j'aime bien dans Nuit Debout c'est la dimension "sans idéologie prédéfinie" et "horizontale". Nous avancerons mieux dans l'échange. Et je ne vire pas anar...je suis simplement réaliste.

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