jeudi 18 janvier 2018

Artistes et scientifiques main dans la main face au changement climatique



Derrière ce titre énigmatique, un événement qui aura lieu dans 2 semaines, les 2 et 3 février à la Cité internationale des Arts à Paris.

A la manœuvre, la fondation Daniel et Nina Carasso et la Chaire Arts&Sciences fraîchement créée en 2017.

Il s’agit d’une expérience inédite à laquelle vont participer des centaines d’artistes, de chercheurs et de chercheuses et de groupes de travail d’horizons différents. 

Objectif : les rassembler autour de questions urgentes de notre monde contemporain. Le concept m’a donné envie d’en faire la publicité 😊 

Cette expérience parle à la Fondation Daniel et Nina Carasso dont la vocation est de financer et d’accompagner des projets dans 2 grands axes: l’alimentation pour entretenir la vie et l’art pour enrichir l’esprit.

Tout est parti d’un appel à projets autour de cette problématique: composer les savoirs pour mieux comprendre les enjeux contemporains.
La Fondation a au final soutenu 45 projets et pris conscience de l’émergence d'une communauté qui réunit artistes, scientifiques et monde associatif autour des thématiques de la santé, de l’éducation ou encore de l’environnement. En filigrane, la lutte contre le dérèglement climatique.




Parmi ces projets, le « Télescope intérieur ». En février dernier 
Thomas Pesquet a réalisé à bord de la Station spatiale internationale, à l'initiative de l'Observatoire de l'Espace du CNES, l’œuvre d'Eduardo Kac.
Un téléscope en papier flottant autour du spationaute. C’est la première création artistique dans l’espace.  Dans un tout autre domaine, Catherine Rannou travaille en Bretagne sur le recyclage des équipements de l’agriculture industrielle.

Cet événement est donc tout à fait emblématique de la mutation de notre société. Comme le dit Jean Marc Chomaz, artiste physicien, responsable de la chaire Arts et Sciences « il faut inventer collectivement un futur. Les sciences ne sont qu'une contribution. »

Les projets développés sont parlants. Comme cette machine qui crée un nuage et qui est capable de lire un texte lettre par lettre. Une classe de CM1 de Palaiseau va composer des poèmes autour des nuages et la machine les lira à son rythme « en slow mode ». Pour aller à contrepied de l’immédiateté de notre société

Pour Samuel Bianchini de l’EnsadLab au sein de l’école nationale supérieure des arts décoratifs et également responsable de la Chaire, « les disciplines se sont spécialisées, or ce contexte impose la pluridisciplinarité.

Les arts sont préoccupés par la relation au public ce qui n’est pas toujours le cas de la science qui s’adresse d’abord à ses pairs et pourtant la recherche n’est pas isolée de la société ».


Mélanie Bouteloup la commissaire de « Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être » a fait le choix de s'inspirer de l’œuvre d’Ursula leGuin, auteure de science-fiction qui n’a pas choisi les OVNI mais de prendre de la distance par rapport à notre monde.

« Les quatre vents du désir », recueil de nouvelles est le point de départ de l’évènement. Il est donc construit autour des titres de chaque nouvelle, Labyrinthes , le Journal de la Rose ou encore l’Ecole pour devenir invisible. Parmi les thèmes des ateliers, militantisme et écologie, d’actualité avec l’abandon du projet de Notre-Dame des Landes, comment gérer une grande masse d’informations, pouvoir et contre-pouvoir ou encore les musées et les institutions.

En tant que journaliste, une série d’événements a retenu mon attention, Nassira el Moaddem, directrice du Bondy Blog a décidé sortir de sa « zone de confort et d’aller à la rencontre du public » avec un atelier pour expliquer comment créer un site d’infos.

Elle propose aussi une conversation avec des artistes engagés dans les quartiers populaires : comment rendre visibles celles et ceux qui ne le sont pas. Enfin le clou de l’évènement la Discontrol Party toute la nuit.

Piste de danse et salle de spectacle deviennent un night-club aménagé en salles de contrôle. Le public est confronté à un système informatique qui l’observe et tente de l’analyser. 


Pourquoi ne pas le déjouer et tenter de le faire bugger ? « Si on s’embrasse tous devant une caméra de surveillance, la donne change » explique avec le sourire Samuel Bianchini.

L'art nous invite à dépasser nos limites et c’est bien le défi que nous aurons à relever dans les prochaines décennies.

Pour certains, un évènement de ce type reste très conceptuel , « Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être « a le mérite de nous faire prendre conscience que notre monde change.

Comme le dit Mélanie Bouteloup, comment inventer toutes sortes de formes qui convoquent et représentent, qui activent et mobilisent en impliquant des constellations d’acteurs afin d’imaginer un futur désirable un projet de société vers lequel puisse converger notre volonté collective ? » La réponse est vaste et le programme très dense donc je suis certaine que vous trouverez votre bonheur à la Cité internationale des Arts les 2 et 3 février prochain.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire