mercredi 18 janvier 2017

Energy Observer, la Calypso du 21ème siècle et bien plus encore...





2017 est l’année de l’océan. Et l’océan, c'est une large partie de la solution pour changer nos modèles. C’est pourquoi je suis de très près, depuis l’annonce de son lancement, le projet Energy Observer. 2017 sera son année à lui aussi. Le premier navire à hydrogène au monde doit se mettre à l’eau au printemps. Ce sera à St Malo pour ce projet français qui, je l’ai bien compris, a de nombreuses connexions bretonnes. Ayant des origines sur cette péninsule, ce n’est pas pour me déplaire… mais je m’égare. Deux belles "fées" se sont penchées sur ce projet, Nicolas Hulot et Florence Lambert, directrice du CEA-Liten. Ils sont les 2 parrains enthousiastes de ce navire hors norme. Energy Observer, c’est d’abord la seconde vie d’un catamaran détenteur du Trophée Jules Verne avec Sir Peter Blake. Il a été reconditionné pour devenir le premier bateau autonome en énergie et sans émission de gaz à effet de serre ni particules fines.

130 m2 de panneaux solaires, 2 éoliennes à axe vertical, 1 kit de traction intelligente et 2 moteurs électriques. Et cette idée fabuleuse : transformer l’eau de mer en hydrogène. Comme le dit si bien Nicolas Hulot «ce projet délivre le message que toutes les solutions sont dans la nature.»




Aux commandes, Victorien Erussard coureur au large et Jérôme Delafosse explorateur et réalisateur. Tout a commencé ou presque en Bretagne avec une histoire de 2CV …celle de Nicolas Hulot. Victorien Erussard tape à sa vitre, lui parle de son projet. Nicolas Hulot laisse parler son intuition et suit Victorien parce qu’il voit « un gros travail se mettre en place ». Pour lui, Energy Observer est «à la hauteur du défi que nous avons d’une révolution énergétique. Le projet est nécessaire, il va provoquer une contagion. Il a du sens dans une période de désarroi comme la nôtre. »

Le CEA-Liten qui travaille au développement des énergies renouvelables rejoint l’aventure.
Sa présidente Florence Lambert explique très bien les enjeux pour pour l’avenir :" les énergies renouvelables sont désormais rentables, elles vont communiquer entre elles. Elles vont être « multivecteurs »." Et c’est ce que l’on va voir sur Energy Observer souvent comparé au Solar Impulse de la mer.
« Ce n’est pas un délire, il va y avoir une extrapolation industrielle » ajoute Florence Lambert.

Et soyons fiers « On a les clefs en France pour peser dans ce secteur » Ce bateau est un beau symbole de ce mix énergétique. Il va prendre de l’eau de la mer, la stocker, la désaliniser grâce à l’électrolyse puis casser la molécule H20 pour la compresser.

Le gros atout de l’hydrogène est d’être un carburant sans carbone, parfait complément aux autres énergies. Cet aspect « carbone » a tout de suite séduit AccorHôtels qui est un partenaire de l’aventure. « Avec 4 000 hôtels dans le monde, nous rejetons 4 millions de tonnes de CO2 » rappelle Arnaud Herrmann directeur du développement durable du groupe. «On a un défi important en terme de neutralité carbone.
Nous n’avons pas d’autres solutions que d’aller chercher une rupture technologique. Un plan stratégique a été élaboré. On commence d’ailleurs à tester dans nos hôtels de nouvelles solutions ». Pour Thélem Assurances qui accompagne aussi le projet, le dérèglement climatique est un défi majeur. Il a aussi tout de suite été séduit.

Il y a évidemment la technologie mais pas seulement.
Energy Observer se veut la Calypso du 21ème siècle. Dans son tour du monde de 6 ans, 101 escales sont prévues. L’ambition : découvrir les lieux emblématiques du monde de demain, sensibiliser les lieux à forts enjeux écologiques, collecter des innovations, engranger des solutions innovantes. Le départ est donc prévu en mai à St Malo avec une première escale à Paris. La Mairie soutient d’ailleurs fortement le projet. A chaque escale, vous pourrez découvrir sur le bateau même la progression de l’aventure en images. Les portes seront ouvertes aux plus jeunes.
La grande force d’Energy Observer : prouver les performances de l’hydrogène, mettre en avant ce modèle comme alternative aux énergies fossiles, démontrer que l’autonomie énergétique est possible et permettre aux données collectées d’être exploitées. L’aventure doit prendre fin en 2022. L'odyssée d’Energy Observer pour être plus précise. La transition énergétique pour sa part est en marche. Et elle n’est pas prête de s’arrêter.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire