lundi 27 janvier 2020

Santé et environnement: des Français de plus en plus concernés


Ceux qui me connaissent bien ne seront pas étonnés que je commence cet article en disant que j'ai un côté touche-à-tout. Evidemment en tout bien tout honneur. 😉
Depuis que j'ai quitté un "grand" média, je multiplie les rencontres avec les acteurs de la transition écologique. Beaucoup de conférences où j'apprends sans cesse. Et dans des domaines aussi variés que l'énergie, le bâtiment, les transports ou encore la mode.
Depuis peu de temps, j’ai une nouvelle casquette. J’ai retrouvé avec délice la radio et rencontré l'équipe dynamique de PharmaRadio. J'ai repris les rênes d’une émission qui facilite le quotidien des pharmaciens Gestion Pharma. Fiscalité, gestion et management tout y passe.
Pour le moment pas vraiment de sujets environnementaux mais cela ne saurait tarder car une chronique sur le recyclage avec Cyclamed se profile à l’horizon.
C’est donc dans ce cadre-là que j’ai fait un détour ce lundi 27 janvier par le colloque Santé et Environnement organisé au CESE par Pharmaceutiques, société d’édition qui publie notamment le magazine du même nom et Be-Concerned qui accompagne les entreprises dans l’intégration des enjeux RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises pour rappel). 


Au cœur des débats, un sondage de l’institut CSA dévoilé en exclusivité sur les Français, l’environnement et la santé. Il révèle bien la montée en puissance des interrogations sur ces sujets.
La santé fait en effet partie des préoccupations importantes des Français à 40% devant le pouvoir d’achat 37% et l’environnement 33 %.
Les Français se disent sensibles à l’impact de l’environnement sur leur santé .
7,4 sur 10 sont convaincus de cet impact ( s’il vous plait, présentez-moi les 0,4 de ce sondage…j'aime beaucoup quand les instituts nous coupent en tranche 😀).
Selon eux, les facteurs les plus impactants sont en premier lieu la pollution de l’air à 87%, celle de l’eau à 67% puis celle des sols à 63%.


En revanche ils sont seulement 31% à penser être correctement informés sur le sujet de la qualité de l’air et pointent du doigt les industriels. 67% estiment que la réglementation imposée à ces derniers n’est pas assez sévère
Il y a des « ennemis » invisibles qui font peur aux Français : les perturbateurs endocriniens. Ils sont 8 sur 10 à en avoir entendu parler.
2 de nos concitoyens sur 10 n’ont donc rien dû lire ni entendre depuis quelques mois car les perturbateurs endocriniens ont fait couler beaucoup d’encre.
Les 3 plus connus sont les résidus de pesticides, le bisphénol et les parabènes.
Pas question pour autant de rester prostrés. Ils sont 1 sur 2 à éviter l’usage de désherbage et d’insecticide, 41% à privilégier les détergents naturels et 40% à éviter les produits cosmétiques contenant des parabènes.

Pour Francelyne Marano, membre du Haut conseil de santé publique, il y a 3 facteurs pour expliquer le développement de pathologies et notamment de cancers. En premier lieu, les produits chimiques. On dénombre pas moins de 100 000 produits chimiques d’usage courant.
Les ondes électromagnétiques sont aussi à mettre en cause.



Enfin le concept d’exposome. ll a été introduit dans le code de santé publique. Il s’agit de toutes les expositions que nous pouvons subir de la naissance à la fin de la vie. C’est ainsi que l’on a pu constater que la qualité du sperme avait diminué ces temps derniers en France. L’hypothèse d’un lien avec l’exposition aux perturbateurs endocriniens a été retenue. Mais pour Sébastien Denys directeur santé-environnement- travail de Santé Publique France, il est encore difficile de savoir pour le moment dans quelle mesure et s’il n’y pas d’autres facteurs. Une première étude a été publiée en septembre dernier sur l’exposition à ces perturbateurs au quotidien. Les ustensiles de cuisine ou encore les meubles de votre appartement ou de votre bureau peuvent être potentiellement nocifs. Des prélèvements sont aussi effectués dans des usines. Car la connaissance progresse.


C’est un point d’ailleurs positif soulevé par William Dab professeur de la Chaire d’Hygiène et Sécurité du CNAM et auteur d’un "Que sais-je" sur Santé et Environnement. » Les nouveaux outils comme les objets connectés vont nous permettre d’être très informés. Nous allons avoir accès à beaucoup de base de données.
Les travaux sur les perturbateurs endocriniens permettent d’ailleurs de voir que des expositions sur un temps long à de faibles doses peuvent avoir un impact lourd. »


En revanche il n’épargne pas ceux qui nous gouvernent : « Les politiques publiques sont inefficaces. L’environnement est présent dans les textes mais entre ce qui est écrit et ce qui se fait, l’écart est énorme. Pour preuve la hausse de 25% de l’usage des pesticides pourtant réglementé par le Grenelle de l’environnement."
William Dab nous décrit comme les champions du monde des textes et en même trop peu sont appliqués. 
La catastrophe du site de Lubrizol est symptomatique. « Des manquements ont été signalés, le site a été vu plusieurs fois mais cela n’a pas été suivi d’effet ».
Ce colloque prouve en tous cas que l’information circule désormais et que personne ne pourra dire qu’il ne savait pas.
William Dab reconnait lui-même avoir dû réécrire son ouvrage car depuis la première parution en 2007 la prise de conscience est bien réelle.
« On est passé d’un stade où les problèmes de santé étaient des problèmes de pollutions locales à celui où nous avons des défis globaux et planétaires à relever. »
N’oublions pas que l’article 1 de notre charte de l’environnement énonce ce principe : « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé. » Scientifiques, entreprises et politiques ont les clés en main.



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