jeudi 4 février 2016

Energies renouvelables, recyclage: chaussons nos lunettes roses!


Ce 4 février est décidément la journée des bonnes nouvelles pour les convaincus dans mon genre. D'abord du côté des énergies renouvelables . Le SER autrement dit le principal syndicat des EnR tenait son colloque annuel à l'UNESCO. Plutôt enclin à l'optimisme, son président Jean-Louis Bal dévoilait des chiffres encourageants que je vous cite tels quels: "En 2015, les énergies renouvelables représentent 18,7 % de la consommation électrique. 2014 avait été marquée par la reprise du raccordement des installations éoliennes et solaires, 2015 confirme que ces deux filières contribuent le plus à la croissance des énergies renouvelables électriques. Cette dynamique est notamment liée aux mesures de simplification des procédures administratives encadrant leur développement et à la sécurisation du cadre tarifaire. Toutes filières confondues, la croissance du parc renouvelable est de 2 000 MW, ce qui porte sa puissance à plus de 43 600 MW au 31 décembre 2015. " Une embellie indiscutable même si je le rappelle, nous avons encore des progrès à faire pour atteindre les objectifs de 2020. Enfin il faudra voir au-delà.... Il faut y croire d'autant que la baisse des prix du baril de pétrole suscite beaucoup de questions. Et Jean-Louis Bal ne manque pas d'ajouter que le faible prix des énergies fossiles ne rend pas leur impact moins conséquent sur l'environnement. C'est dit!


Ce contexte est d'ailleurs aussi très préoccupant pour l'univers du recyclage. L'éco-organisme Eco-Systèmes, qui organise la collecte et le recyclage des DEEE, autant dire les déchets d'équipements électriques et électriques est très lucide mais affiche aussi le sourire ce jeudi. On pourrait appeler cela l'effet 'yéti '. Je m'explique. Est-ce que vous vous souvenez de ce personnage là-haut sur sa montagne bien en peine quand son grippe-pain ou son sèche-cheveux le lâche ? Il retrouve la civilisation pour aller le déposer dans le fameux meuble vert d'Eco-Systèmes. Pas besoin d être aussi chevelu que ce yeti pour comprendre que recycler est nécessaire . Les jeunes on été visiblement sensibles. La campagne a très bien marché. Eco-Systèmes affiche un taux record de collecte: 460 000 tonnes de DEEE en 2015, soit l'équivalent de 9kg par habitant contre 7,4 en 2014 . 57 000 tonnes viennent donc des nouvelles actions, la campagne dont je parlais mais aussi le développement des collectes en zones urbaines denses. 33 000 tonnes proviennent aussi des communes récemment desservies. L'éco-organisme y croit et a donc fixé pour 2019 un objectif de taux de collecte de 65% . Mais sa démarche ne peut pas s'arrêter là car pour bien recycler, il faut avoir un produit qui se recycle bien. C'est pourquoi il a décidé de lancer un outil à destination des producteurs. Je vous en parle en avant-première car il sera officiellement en usage le 1er mars. Son nom: REEECYCL'AB.


Le principe est très simple: le concepteur répond à une série de questions sur un produit: sa réference, le détail des pièces ou encore les liaisons entre les matériaux. Il en ressort un pourcentage de recyclabilité. Il n'est pas question évidemment d'en rester là avec cet outil: le producteur peut décider d'améliorer le produit dès sa fabrication. Eco-Systèmes assure qu'il y a une demande. 6 producteurs se sont déjà engagés volontairement. C'est le cas de Seb qui affiche depuis longtemps une volonté de limiter son impact sur l'environnement. Son objectif : 20% de matériaux recyclés dans les nouveaux produits d'ici 2020. Et une priorité le plastique. Ingrid Tams responsable environnement du groupe a dû convaincre mais elle avance. Résultat: grâce à un partenariat entre Veolia, Eco-Systèmes et son groupe : une centrale vapeur Rowenta.


Le groupe Seb a organisé une filière spécifique de récupération de déchets électriques et électroniques afin d’approvisionner son usine de Pont-Evêque, au sud de Lyon. Ce plastique recyclé a servi à élaborer le socle de la centrale vapeur. Il a fallu 2 ans de travail mais le groupe a réussi et en est fier. Ingrid Tams le reconnait : ce n'est pas l'interêt économique qui les pousse et tant mieux étant donné le contexte. Alors évidemment, si je cherchais la petite bête, je pourrai vous parler de la problématique des plastiques bromés, des questionnements autour de la REP et des modifications réglementaires. Ou encore de tout ce que l'on ne recycle pas encore. Et enfin de l'autoconsommation qui en est aux balbutiements. Et des chiffres qui pourraient être meilleurs...et..et Mais aujourd'hui j'ai juste envie de voir que certains avancent. Pas à pas. Pour construire une autre économie. Ce 4 février encore une belle bouffée d'oxygène! "Réinventer l'énergie" c'était le thème du SER! Je suis partante

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