lundi 4 janvier 2016

L'affaire est loin d'être dans le sac

 
J'ai tellement envie de bien commencer l'année avec un large sourire. Me dire que 2016 sera l'année de la joie. Que la Cop21 a eu un effet super bénéfique. Je voudrais nous souhaiter le meilleur mais je me dis malheureusement que l'on a encore du chemin à faire. Car le côté obscur de la force pointe toujours le bout de son nez. Désolée, je me laisse emporter par ma Madeleine de Proust. Un souffle rauque dans mes oreilles. Pour parler plus clairement ,en matière d'environnement nous sommes plutôt bien disposés. Mais quand il s'agit de s'y mettre, cela devient toujours plus complexe. La preuve en est avec la fin annoncée des sacs plastiques. Cela fait des années que l'on parle de ce fléau. Cinq continents de sacs plastiques sur toute la planète. Dans le Pacifique Nord, il est 6 fois grand comme la France. Un million et demi d'animaux en sont morts en 2013. Face à ces chiffres personne ne peut dire "je m'en fiche". Enfin si sûrement certains. Mais le commun des mortels a encore un cœur, enfin je le souhaite. Mais quand ce commun va faire ses courses, il oublie souvent son sac réutilisable en tissu. Les faits sont là. Nous sommes tête en l'air. Et le gouvernement a du mal à s'imposer.

 

Voilà que le décret sur la disparition des sacs plastiques à usage unique n'a toujours pas vu le jour. Pour une mesure qui devait entrer en vigueur ce 1er janvier c'est un peu ballot. Il faudra attendre au moins 3 mois. Pour Ségolène Royal la publication du texte aura lieu après le 28 mars. La faute à Bruxelles. La Commission européenne réclame des précisions notamment à propos de la taille, du poids et du type de sacs concernés. Les fameuses règles du marché unique européen . Celles qui nous font calibrer aussi les concombres et autres bananes. Il parait qu'en prime Bercy s'en mêle. Les petites entreprises s'inquiètent de ne pas être préparées à cette nouvelle loi. Le décret pourrait donc encore attendre. Pourtant nous avons progressé en 10 ans. En 2003, la grande distribution signe un accord volontaire pour diminuer l’utilisation des sacs plastique à usage unique. Ils deviennent progressivement payants. Les consommateurs changent leurs habitudes avec des sacs réutilisables ou en tissu. Mais il y a toujours des irréductibles.

Ailleurs dans le monde, les lignes bougent. En avril dernier, le Sénégal a adopté une loi pour interdire les sacs plastiques fins. Sur ce continent,c'est un fléau. L'Etat n'y est pas allé de main morte. La loi prévoit 30 000 euros d'amende et 6 mois d'emprisonnement Les entreprises sont prévenues. D'autres pays voisins ont pris des mesures. En France, la prudence est de mise alors que nous n'en sommes qu'à la première étape. Si on regarde de près la loi sur la transition énergétique, la fin des sacs fruits et légumes est programmée pour le 1er janvier 2017. Elle sonne aussi le glas des emballages de presse et de publicité. Ce que l'on appelle blister. Les plus sceptiques mettent en avant le fait que l'empreinte écologique des sacs en papier n'est pas bonne ou encore que les sacs en matière végétale coûtentt cher. J'ai même lu les commentaires d'un vendeur de sandwich qui affirme qu'il va augmenter ses prix vu le coût des nouveaux sacs. Bref à force de chercher des excuses nous ne sommes pas sortis de l'auberge.

Pendant ce temps là, 8 milliards de sacs à usage unique sont toujours abandonnés en France dans la nature.

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