mercredi 22 février 2017

La transition: et si on mettait les gaz?


Cela ne se voit pas comme ça, je vous ai sûrement trop habitué à mon grand sourire mais je bouillonne. L’élection présidentielle avance à grands pas et l’écologie est toujours très peu présente dans les débats. Je ne passerai pas en revue les programmes de chacun. Il y a de fortes nuances de gauche à droite, c’est indéniable. Pour moi, nous devons tous y aller et quand je vois le degré de frilosité pour ne pas dire autre chose, je fulmine.

J’étais hérissée ce matin d’apprendre que Marine Le Pen souhaite un moratoire sur l’éolien terrestre. De toute façon, il n’y a pas à se poser beaucoup de questions : quand on ne veut pas développer les énergies renouvelables, il n’y a qu’une alternative : tout stopper.
La présidente du FN doit elle aussi penser que le sujet est bobo et gauchisant.

Je vais juste respirer un grand coup et rappeler que poursuivre la transition énergétique sera bien plus efficace pour notre économie que son programme.
Cela fait du bien de l'écrire. Nous en reparlerons dans 2 mois.




Comme je reste optimiste, je me réjouis du dynamisme des régions et je me dis qu'avec beaucoup de bonne volonté certains iront toujours de l’avant

Pour preuve, le secteur du gaz renouvelable en France. J’assistais ce matin à la conférence de presse organisée par le SER, le syndicat des énergies renouvelables et GRDF. C’était le 2ème panorama du gaz renouvelable en France.

Des projets sont en préparation à travers toute la France et , comme le souligne avec un brin d’humour le président du SER Jean Louis Bal, ils n’ont rien à voir avec l’alternance politique de ces derniers mois. 35 projets sont en cours dans les Hauts de France, 21 en Bretagne, 34 en Nouvelle Aquitaine et 22 en Auvergne. Des exemples parmi d’autres de cette dynamique.
Avant de poursuivre sur le sujet, je vais simplement faire mon mea culpa : que les puristes sur le sujet me pardonnent, je ne rentrerai pas dans tous les détails techniques et chiffrés. Des médias spécialisés le font très bien.

En résumé, le biométhane ne représente que 0,05% de la consommation en gaz naturel en France mais sa progression est forte : +146% l’an dernier. 9 nouveaux sites ont vu le jour l'année dernière. C’est 215 GWh de production renouvelable soit une hausse de 162%.



Pour les néophytes, le gaz renouvelable est ce que l’on décrit comme la production de biogaz ou méthanisation. A partir de la matière organique, on obtient du biogaz.
Une fois épurée, la molécule est identique au méthane d’origine fossile.
On peut l’injecter dans le réseau ou l'utiliser comme carburants ou BioGNV.

La grande distribution est d’ailleurs déjà séduite : Carrefour, Ikea, Monoprix, Biocoop et  Picard utilisent  le biométhane carburant pour leur flotte logistique.


Les atouts du biogaz sont nombreux : il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (40 400 tonnes de gaz à effet de serre évités grâce au biométhane), de diversifier et donc de réduire les importations de combustibles fossiles et enfin de développer de nouveaux métiers dans les territoires et de fournir une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs. En ces temps difficiles, cette opportunité est loin d’être négligeable. Evidemment tout n’est pas rose, ces projets coûtent cher et le retour sur investissement est long , il faut compter au moins 10 ans. Là où le bât blesse c’est donc en terme de financements. Mais des solutions se mettent en place et les élus commencent à trouver des partenaires. On peut citer 2 exemples : Cofely pour son réseau de chaleur à Outreau dans le Pas-de-Calais ou Bourg-en-Bresse dans l’Ain pour ses locaux communaux ont fait le choix du gaz vert.



La loi de transition énergétique prévoit 10% de gaz renouvelable dans la consommation de gaz en 2030. Ce qui représente 1500 méthaniseurs. Autant dire qu’il va falloir accélérer le mouvement et faciliter le déploiement de cette énergie. Le SER plaide d’ailleurs pour le prolongement du contrat d’achat de 15 à 20 ans.
Bonne nouvelle : cette filière est industrielle, l’outil est déjà présent. Il faut désormais favoriser les partenariats. A la clé, la création de 2000 à 3000 emplois non délocalisables à l’horizon 2020, autant dire demain. La filière biogaz dans son ensemble devrait permettre la création de plus de 10 000 emplois. Il suffit juste que ceux qui nous gouvernent apportent le soutien nécessaire. Nous avons des pépites à portée de main, je ne souhaite simplement pas que nous les gâchions. A suivre…

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