mardi 13 octobre 2015

L'entreprise responsable: ce sont les salariés qui en parlent le mieux !

En voilà un slogan qui claque. C’était celui de la conférence de presse qui dévoilait ce matin le dernier baromètre Viavoice sur les salariés et l’entreprise responsable. Cela fait du bien de revenir aux fondamentaux.
L'actualité environnementale est évidemment dominée en cette fin d'année par la Cop21. Mais tout ne va pas s'arrêter le 12 décembre avec la signature ou non d'un accord plus ou moins enthousiasmant à Paris. Le but de la RSE est de donner des clés pour l'entreprise. Qu'elle devienne plus engagée et responsable. Je salue donc l'initiative de trois cabinets Des Enjeux et Des Hommes, Mindded, et Ekodev . Ils livrent une enquête inédite qui a donc été menée par l'institut Viavoice. C'est la première en France à questionner les salariés eux-mêmes sur la fameuse RSE ou responsabilité sociétale des entreprises. Comme souvent, il a été nécessaire de clarifier ce que l’on met derrière ces mots. Si l’on regarde sur le site du ministère de l’écologie, on se perd presque dans la complexité des détails. Pour la Commission européenne, la RSE est un « concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire. » Partant de là, on constate de la bonne volonté mais beaucoup de salarés ne passent pas encore à l’action et pourtant il y a des leviers.

 

Si l'on veut avoir le sourire comme Nicolas Crabot, fondateur de Mindded, on se doit d’abord de souligner que près de 8 salariés sur 10 (78%) disent accorder une place importante aux questions de RSE dans leur entreprise. Cela va même plus loin puisque stratégie responsable et business se rejoignent. Plus de 7 salariés sur 10 ,précisément 73% considèrent que les actions en matière d’engagement sociétal permettent d’améliorer la performance globale de l’entreprise. « Les salariés de grandes entreprises font preuve d’une grande clairvoyance en estimant que la RSE n’est pas simplement un « nice to have » et qu’elle peut sécuriser la santé économique de l’entreprise », analyse François Miquet-Marty, président de l’Institut Viavoice. Et Agnès Rambaud-Paquin directrice associé des Enjeux et des Hommes de constater qu’à la création de son cabinet en 2003 « le développement durable (on parlait peu de RSE) était encore considéré soit comme une contrainte naissante de reporting soit comme la traduction dans des actions sociétales des valeurs humaniste d’un patron inspiré. Nous avons pu observer en 12 ans, l'évolution du sujet, la montée en maturité et en matérialité des démarches, l'installation des directions du DD. 83% des entreprises du SBF 120 en sont désormais dotées."


 
Passée la joie du premier moment, on ne peut que constater qu’il reste un décalage entre les aspirations et la perception de la place réelle de la RSE. Ce n’est malheureusement pas nouveau. Moins d’un salarié sur deux (43%) estime que ces sujets occupent une place réellement importante. 59% des salariés se déclarent d’ailleurs « mal informés » sur la politique RSE de leur entreprise. « La RSE semble encore réservée à une poignée d’acteurs au sein de l’entreprise, elle n’irrigue pas suffisamment la culture d’entreprise », regrette Agnès Rambaud-Paquin. « La RSE est sans doute trop conceptualisée et est considérée par les salariés comme trop élitiste, voire anxiogène. », déplore Benjamin Dekester, directeur associé de Ekodev,.

Et pourtant pour François Miquet-Marty « les salariés des grandes entreprises plaident pour un alignement entre les intérêts particuliers de l’entreprise et l’intérêt général ». Ils attendent davantage d’échanges par le biais de réunions internes ou encore de conférences ou de débats. Rien de mieux que l’échange. C’est d’ailleurs étonnant de constater à quel point ces valeurs de respect, les bonnes conditions de travail ou encore les droits de l’homme arrivent en tête des préoccupations. Malgré toutes ces déclarations, ils ne sont que 6% à être impliqués réellement alors que 85% voudraient l’être. Un décalage cruel. Un gisement à faire éclore. C’est d’ailleurs auprès de son manager direct que le salarié cherche à être informé sur la stratégie RSE voire sur les moyens d’agir. Nicolas Crabot y voit le verre à moitié plein : « les salariés sont prêts mais en attente. » La jeune génération est notamment très en avance sur ces questions. Finalement il faut rappeler que le salarié est citoyen. Bon ok je ne vire pas « bisounours », je vous promets. On peut toujours parler de donner du sens à sa vie mais rien de tel que les démarches concrètes. Les témoins de ce matin en ont parlé. Des engagements en faveur du covoiturage ou encore faire comprendre la biodiversité urbaine en montrant aux gardiens d’immeubles les insectes et les plantes qui les entourent.  Pour ma part, je pense sincèrement que la dimension business fera bouger les lignes. Des directeurs marketing ou de l’innovation s’emparent du sujet. Tout est une affaire d’argent dans ce bas monde. Et que celui qui n’a jamais voulu gagner un rond me jette la première pierre. Fixer un objectif de performance et engager des salariés qui se sentent mis en confiance.
Ce baromètre a le mérite de remettre au clair les idées. Il reste encore à le creuser. Pour avancer sur de nouvelles voies. Nous commençons à frémir, il n’est jamais trop tard pour prendre un virage. Un vrai. Et vous trouverez évidemment bientôt tous les détails sur les sites des cabinets et instituts mentionnés. De l'information avant tout, vous dis-je.
 
 
 
 

 

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